Le cas de l'endive
Prince de Bretagne développe les petits conditionnements
Pour répondre à une demande croissante en petits conditionnements d'endives, des producteurs de la Sica Saint-Pol-de-Léon ont investi pour proposer trois nouvelles références segmentant l'offre.
Après deux saisons catastrophiques, des producteurs d'endives de la Sica Saint-Pol-de-Léon (Finistère) viennent d'investir dans des peseuses associatives. Objectif : pouvoir élargir la gamme Endive Prince de Bretagne à de petits conditionnements tout en maîtrisant les temps de travaux pour le conditionnement. Chez Prince de Bretagne, vingt-six agriculteurs de la région de Kerlouan (Finistère) produisent 7 000-7 500 t d'endives par an, dont 200 t d'endives bio. L'essentiel des volumes est commercialisé en carton de 5 kg (la Royale) et en sachet fraîcheur de 1 kg contenant 5 à 9 endives (l'endive de Bretagne). La marque propose aussi des sachets de 1 kg de 6 à 7 endives de qualité “Royale”, de l'endive bio en colis bois ou carton de 5 kg et en sachet fraîcheur de 300 g, de la mini-endive de 11 jours vendue en barquette de 5-6 endives et de la Carmine, en colis vrac de 2,5 kg et colis de 10 barquettes filmées de 300 g.
Après enquête dans les magasins, Prince de Bretagne se devait d'élargir sa gamme avec trois nouvelles références : 350 g (6 jeunes endives), 500 g (3-4 endives) et 650 g (4 endives).
Cette année, la gamme s'est enrichie de trois nouveautés : un sachet de 500 g contenant 3-4 endives, un sachet de 4 endives d'environ 650 g et un sachet de 6 jeunes endives de 14 jours d'environ 350 g. « La Bretagne est une petite région de production d'endives, souligne Marc-Eric Pavillard, chef produit endive chez Prince de Bretagne. Mais nous nous sommes rendus compte que, pour ne pas perdre de parts de marché et en conquérir, nous devions élargir notre gamme, notamment avec des petits conditionnements. Nous sommes allés dans les magasins et avons enquêté sur ce qui se vend le mieux. Il en est ressorti que le sachet de 500 g répond à la demande des couples et des célibataires. Un sachet de 500 g est également intéressant pour exporter en Italie et en Espagne, qui consomment peu d'endive et recherchent donc surtout des petits conditionnements. Cela permet d'élargir la gamme de légumes d'hiver Prince de Bretagne à l'export et de compléter les camions. Nous y avons ajouté le sachet 6 jeunes endives, idéal pour l'apéritif, et le sachet 4 endives, idéal pour les salades et qui est un compromis poids-prix. » Tous les sachets sont en film à perméabilité sélective et comportent au dos une idée de recette.
90 000 € dans une peseuse associative
Cette segmentation de la gamme a été rendue possible grâce aux investissements réalisés par un producteur et par la Cuma L'Hermine, basée à Kerlouan, qui rassemble sept agriculteurs. Si toutes les endives sont agréées sur une seule station installée sur la Côte des Légendes, le conditionnement est en effet réalisé dans les exploitations. « Ces dernières années, nous nous sommes aperçus que nous perdions des marchés à certaines périodes parce que nous ne proposions pas certains conditionnements demandés par les distributeurs, notamment les petits conditionnements, explique Gérard Guillerm, président de la Cuma L'Hermine. Nous avons donc choisi d'investir 90 000 € dans une peseuse associative qui permet de faire de petits conditionnements tout en maîtrisant les temps de travaux. Si le conditionnement en sachet 1 kg avec un ajustement manuel du poids est à peu près aussi rapide qu'avec une peseuse associative, même si nous perdons un peu sur le poids, ce n'est pas le cas des petits conditionnements. »
Une segmentation de la gamme rend l'organisation du travail de récolte et conditionnement plus compliquée. Des ajustements ont également été apportés au niveau de la mise en marché. « Pour ces petits conditionnements, nous encourageons les expéditeurs à privilégier la vente télématique par laquelle nous mettons en vente une partie de la récolte de la semaine suivante, explique Marc-Eric Pavillard. Les producteurs peuvent ainsi commencer le conditionnement de ces produits dès le matin sans avoir à attendre les résultats de la vente au cadran. »
Les Bretons attaquent le marché du légume ancien avec de nouveaux emballages. La gamme – qui existe depuis trois ans – a démarré à l'époque avec trois références, elle en compte désormais une vingtaine. « Nous lançons des références en UVC 1 kg en légumes d'antan, explique-t-on chez Prince de Bretagne. Il s'agit de barquettes bois filmées pour mieux présenter les produits et éviter les chocs en magasin. »