Patrick Bougy
Primeur à multiples casquettes
Avec plus de cinq hectares, Patrick Bougy approvisionne de quelques productions locales le magasin, les étals de marché et même les grandes tables rémoises.
« J’ai toujours été attiré par les fruits et légumes. Tout petit, j’avais un petit lopin de terre, sur lequel j’ai fait poussé mes premières fraises et cette passion ne m’a jamais quitté », sourit Patrick Bougy. Après avoir commencé la production sur quelques ares, il a petit à petit empiété sur les champs céréaliers de son père, et cultivé plusieurs légumes. Aujourd’hui, il en exploite de quatre à cinq hectares. Sur ses terres, il cultive aussi bien l’endive que la mâche sous serre, en hiver ; puis il décline les productions en fonction des saisons, du melon à la tomate, en passant par la framboise et même les herbes aromatiques.
« Au tout début, je vendais ma production sur le marché ; je n’avais pas plus de deux mètres d’étal. Et puis j’ai décidé d’ouvrir ma clientèle, en livrant les magasins alentour et les restaurateurs au fil du temps. » Il faut dire qu’à proximité de ses terres, un Leclerc a poussé. Plusieurs fois agrandi, le magasin n’est qu’à trois cents mètres du Fruitier, mais les Bougy ne le voient pas comme un frein à leurs ventes. « Nous avons même l’intention de mettre à proximité un panneau annonçant la présence de notre magasin. » Tout en soulignant qu’il lui vend aussi une partie de sa production : « C’est en cela que je me considère expéditeur, même si je n’ai que quelques centaines de mètres à faire ! », s’amuse-t-il.
Cette diversité, Patrick Bougy souhaite la garder. Multiplier les productions, mettre en avant les f&l de son exploitation dans le magasin ou sur un marché permet d’être au plus près des clients. « Pour éviter la monotonie dans le magasin, cela se passe aussi dans les champs. Je suis donc tout le temps à l’écoute des clients et de ce je peux voir ailleurs. »
Production locale, friandise des chefs
Même si elles sont accolées au magasin, Patrick Bougy reste catégorique quant à l’ouverture de ses serres à la libre-cueillette. « J’ai testé et je préfère le libre-service en magasin ou la vente assistée. » Cette production locale, les grands restaurants de Reims en sont friands. Certains chefs n’hésitent pas à préciser sur leurs menus que les fraises proviennent presque du champ voisin. « Il peut y avoir des demandes de certains chefs, cela me permet d’ajuster mes productions en fonction de la clientèle. » Un retour presque direct au champ, qui permet de maîtriser au plus court les aléas climatiques et les coûts.