Premiers mots
Lorsqu’une nouvelle équipe s’installe à la tête de l’Etat, ses premières paroles sont attendues, guettées, surveillées, analysées comme les premiers balbutiements du nourrisson. Va-t-il dire papa ou maman ?
Depuis le 16 mai donc, le président, le Premier ministre, le ministre de l’Agriculture ont eu l’occasion de s’exprimer sur l’agriculture. Et, dans la mesure où les actes à venir seront conformes aux mots, cela va plutôt dans le bon sens. Ainsi, interrogé à Bruxelles sur l’avenir de la Pac et les négociations à l’OMC, Nicolas Sarkozy a répondu qu’il n’avait pas « été élu pour brader les intérêts de l’agriculture française ». « Il n’est pas question de brader l’agriculture d’une quelconque manière », a confirmé Christine Lagarde qui a clairement expliqué qu’elle mettait ses pas dans les pas de Jacques Chirac. Elle a même, surprise, reçu l’appui de son collègue allemand qui a clairement dit que le budget de la Pac doit être préservé jusqu’en 2013. Voilà Mme Fischer Boel prise dans la tenaille franco-allemande. Quant au Premier ministre, il doit prendre la parole ce jeudi dans sa circonscription devant l’AG des poulets de Loué. Une intervention qui a attiré l’attention de nos confrères du Canard Enchaîné. L’agriculture est plus que jamais au cœur des préoccupations du nouveau pouvoir.