Première fraise, dernier salon
Une page de l’histoire de l’agriculture française s’est tournée samedi Porte de Versailles. Exposants et visiteurs ne s’y sont pas trompés : ils ont ovationné Jacques Chirac qui faisait très certainement sa dernière visite du salon de l’Agriculture. Mais le Président ne s’est pas contenté de serrer des mains, d’embrasser des enfants, de caresser le museau des vaches ou de goûter les premières fraises bretonnes. Le Chef de l’Etat était venu délivrer un message fort au monde agricole et au-delà aux Français et à celui qui sera appelé à lui succéder. Sur le dossier de l’OMC, il a durement taclé le Commissaire européen au Commerce. Il s’est dit “profondément choqué” par l’attitude de Peter Mandelson “qui ne cesse de vouloir donner davantage alors qu’en contrepartie les Américains n’ont manifesté aucune intention de faire les moindres concessions sur le plan agricole”. Il a appelé l’UE à se montrer d’une “fermeté de roc” Même discours sur la Pac. Si le Président trouve normal que l’on discute pour l’après 2013 “car tout évolue, les choses comme les gens”, pas question de toucher au budget sanctuarisé depuis l’accord de Berlin jusqu’à l’exercice 2013. Les candidats feraient bien d’entendre ce discours qui ne vise pas à préserver un quelconque “clan agricole” mais bien à défendre et développer la deuxième puissance agricole du monde, le premier secteur français à l’exportation, un secteur qui de l’agriculture à l’agroalimentaire fait vivre 2 millions de personnes. Ce n’est pas rien.