Ail blanc de Lomagne
Première campagne IGP Ail blanc de Lomagne
Quatre ans après l’obtention de sa CCP, l’ail blanc de Lomagne a décroché l’IGP et espère une bonne production à l’occasion de cette année de lancement.



C’est le 11 décembre 2008, au premier jour de la SISQA (Salon de la qualité alimentaire) à Toulouse, où la filière était exposante, que l’information est tombée. L’IGP Ail blanc de Lomagne était enfin accordée, après sept ans de démarche. Après un premier passage – obligé à l’époque – par la CCP, obtenue en 2004, il aura fallu quatre autres années de réorganisation française (passage de la CNLC à l’Inao), puis de véritables lenteurs à Bruxelles (deux ans d’attente), pour enfin aboutir. La décision est toutefois arrivée trop tard en 2008 pour pouvoir communiquer sur l’événement, car la commercialisation du produit était terminée pour la campagne.
C’est donc fin juillet, dès le début de la mise en marché, que les premières têtes d’ail blanc de Lomagne IGP seront commercialisées. Après deux mauvaises années de production, notamment en 2008, où les intempéries (peu de soleil, excès d’eau, grêle) ont rendu la culture et le séchage difficiles et entraîné de grosses pertes, liées au développement de la maladie “café au lait” (bactériose qui provoque une coloration marron des bulbes), 2009 devrait être plus sereine. Début juin, à quelques jours de la récolte, la production se présentait « plutôt bien ».
Une centaine de producteurs
La démarche IGP, qui reste volontaire, regroupe aujourd’hui trois organisations de producteurs, deux en Tarn-et-Garonne – Alinéa, à Beaumont de Lomagne et l’APRM, Association des producteurs région Moissac –, et une dans le Gers, Terres de Lomagne, à Caussens. Au total, une centaine de producteurs se sont engagés dans cette production, en revanche tout cultivateur indépendant peut demander son référencement au sein de l’IGP, s’il remplit les conditions du cahier des charges. Du côté de la commercialisation, quatre opérateurs, situés à Beaumont de Lomagne ou aux alentours, sont intégrés à la démarche : Top Alliance, Jardins du Midi, Produits du Soleil et Royal Saveurs. L’organisme certificateur est Qualisud.
« Les parcelles référencées dans le cadre du cahier des charges de l’IGP correspondent à une production potentielle de 800 à 1 000 t, indique Fabienne Ruamps, animatrice de l’Association de défense de l’ail blanc de Lomagne. En revanche, il est trop tôt pour savoir quel pourcentage de la récolte pourra être vendu sous IGP et s’il sera bien valorisé. Notre objectif initial était de bien identifier la production, au sein de son terroir, sur le plan national, pour la différencier de l’ail d’importation dont la concurrence est de plus en plus forte. »
En Midi-Pyrénées, principale région productrice d’ail, avec 50 % du tonnage français, les trois bassins de production bénéficient de signes de qualité qui leur permettent d’être bien identifiés sur le marché. L’ail rose de Lautrec (Tarn) possède un Label rouge et une IGP, et l’ail violet de Cadours (Haute-Garonne), a entamé, il y a plusieurs années déjà, une démarche de demande d’AOC.
Des bulbes pelés à la main
Le cahier des charges de l’IGP indique que les opérations de culture, de séchage, de pelage, d’élaboration des présentations traditionnelles et d’agréage de l’ail blanc de Lomagne doivent avoir lieu dans l’aire géographique, qui comprend 200 communes réparties sur le Tarn-et-Garonne et le Gers. Le séchage est réalisé traditionnellement à la barre ou par ventilation dynamique, et guidé par le contrôle de la perte en poids (la durée du séchage correspond à une perte de 20 à 30 % par rapport au poids initial des bulbes récoltés). Après séchage, l’ail est obligatoirement pelé manuellement afin d’obtenir un niveau de blancheur des bulbes satisfaisant. Ceux-ci doivent être de couleur blanche à blanc ivoire, “avec parfois une flamme violette”. Ils sont constitués de 8 à 12 gousses, selon le calibre et doivent avoir un diamètre minimum de 45 mm, pour être vendus en catégories Extra ou I.
L’ail blanc de Lomagne est commercialisé sec, présenté de façon traditionnelle sous forme de tresses, de gerbes ou de paniers, ou en sacs, en plateaux et en unités de vente consommateurs de type filet. Un plateau à l’effigie de l’IGP a été créé pour les ventes en vrac auprès des grossistes et des GMS. En revanche, les produits frais ou transformés (gousses prêtes à l’emploi, par exemple) n’entrent pas dans le cadre du SIQO (Signe d’identification de la qualité et de l’origine). Chaque conditionnement (plateau ou unité de vente consommateur) porte une identification unique assurant sa traçabilité.
Un plan de communication pour le lancement
Initiatrice de la démarche, l’Association de défense de l’ail blanc de Lomagne, reconnue en tant qu’ODG (Organismes de défense et de gestion) par l’Inao, a prévu un plan de communication pour le lancement de cette première campagne sous IGP.
Fin juillet, dès l’arrivée des premiers bulbes dans les rayons, un dossier de presse retraçant l’historique de l’ail blanc de Lomagne et donnant des recettes concoctées par une vingtaine de restaurateurs de toute la France, sera envoyé aux médias nationaux.
Des opérations d’information auront lieu à l’occasion de fêtes et manifestations culturelles régionales (Fête de l’ail rose de Lautrec, Foire de l’ail de Beaumont de Lomagne, festival Jazz in Marciac…), ainsi que dans les salons comme la SISQA. Le site Internet de la filière est également mis à jour et propose désormais un petit film pédagogique sur la culture de l’ail. Enfin, un kit promotionnel, destiné aux consommateurs, a été réalisé avec l’Irqualim (Institut régional de la qualité de Midi-Pyrénées), afin que les expéditeurs disposent de PLV pour mettre en avant leurs produits en magasins.