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Pour la SIIM, le transport aérien est au service du produit

Producteur et importateur, Vincent Omer-Decugis, PDG de la SIIM, a une vision lucide de la place du transport aérien pour les fruits exotiques.

Les produits exotiques sont un domaine recouvrant des réalités de marché différentes pour la SIIM. « Ananas et mangues ne sont plus vraiment des produits de niche. Ils sont traités à part dans le rayon. L'ananas est aujourd'hui un produit de fond de rayon. Pour la mangue, même les hard-discounters ne sauraient s'en passer, ne serait-ce qu'une semaine », note Vincent Omer-Decugis. Producteur et distributeur, la société propose une offre complète et cohérente. A l'ananas bateau d'Equateur (30 000 t), s'ajoute le Cayenne lisse du Cameroun pour lequel la SIIM est leader avec 1 500 t. « En mangues, plus de 15 000 t en 2016, nous sommes fortement implantés en production en Afrique de l'Ouest – Côte d'Ivoire, Mali, Sénégal –, à quoi s'ajoutent les apports d'Equateur et du Pérou », précise-t-il. La SIIM dispose aussi de positions fortes sur la papaye d'Equateur – environ 5 000 t – et sur la noix de coco, un produit développé depuis 2003 avec un certain succès : plus de 3 000 t. Enfin, elle commercialise une large gamme de produits ethniques (plantain, igname) et d'autres exotiques (goyaves, lime…).

La gamme requiert l'emploi de l'aérien mais cela n'est pas toujours le cas. « Sur les 100 000 t/an de produits que nous vendons sur l'Europe, l'avion représente au mieux 5 % des volumes. Il n'y a pas débat : utiliser l'aérien uniquement pour essayer d'acquérir un peu d'agilité sur le marché en multipliant les petites unités, cela n'a pas de sens. Le transport aérien n'est valable que s'il peut servir aux produits », martèle Vincent Omer-Decugis. D'ailleurs, au printemps dernier lorsque l'aéroport de Douala (Cameroun) a été fermé pendant deux semaines pour travaux de réfection, la SIIM, avec son représentant sur place, GIC-Exotropiques, et Air France-KLM Martinair Cargo ont affrété un avion dédié à l'acheminement de plus de 90 t d'ananas entre Yaoundé et Paris. « Si nous transportons par avion notre ananas Cayenne lisse, c'est parce qu'il n'y a pas d'alternative, explique-t-il. C'est un produit coupé à maturité et commercialisé 48 heures plus tard : seul l'avion permet de conserver son équilibre gustatif jusqu'au rayon. D'ailleurs, on se souvient de ce qui est advenu du Cayenne lisse par bateau : coupé trop vert, donc trop acide, il a été rejeté par le consommateur. »

La lucidité reste de mise quant à l'offre disponible en aérien

 

« Un point est clair : aucun vol cargo ne pourra jamais être payé à 100 % par des produits périssables, concède-t-il. Si Air France-KLM Martinair Cargo a ajouté le Cameroun et l'aéroport de Douala sur sa liste, c'est parce qu'il a trouvé un fret retour (vers le Nord) pour son avion qui, à l'aller, descendait du matériel industriel ou électronique sur l'océan Indien. » La prise en compte de l'empreinte carbone de ce type de transport a aussi eu des conséquences. « Pourtant, peut-on imaginer transporter autrement le haricot vert du Kenya sans détruire une production indispensable au pays ?, s'interroge Vincent Omer-Decugis. Le consommateur français est en droit d'acheter un bon haricot vert kenyan, considérant que la production nationale n'est pas vraiment importante. La France connaît des niveaux de consommation qui doivent être assumés. »

 

Assumer et surtout éviter de faire n'importe quoi en la matière. « On ne met pas des bananes dans des avions : nos Freycinettes de Colombie prennent aujourd'hui le bateau. En fait, l'important c'est la pertinence économique d'un mode de transport – bateau, avion – au regard du produit et de l'ensemble de la supply chain. »

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