Port de Bouc : lancement de la saison de contestations
Le Modef 13 a ouvert, samedi, la saison de contestations en organisant une opération “Vente à prix coûtant” devant le magasin Carrefour de Port de Bouc (Bouches-du-Rhône). “La campagne d’hiver s’achève mal, explique Daniel Roche, président du Modef 13, et celle de printemps s’engage mal. Le prix des tomates s’effondre, plombé par les importations, la pression de la distribution et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Nous réagissons rapidement pour éviter la catastrophe de l’an dernier. Nous avons déjà demandé un rendez-vous au Préfet pour l’alerter de la situation et envisager la mise en place de mesures d’urgence, dont la suspension des importations de tomates et la mise en place du coefficient multiplicateur.”
Solidarité avec le mouvement de grève des salariés
Quatre tonnes de tomates et de salades ont été vendues sur le parking de l’hyper. Mais le choix de l’enseigne n’était pas anodin. Carrefour vient d’introduire une action en justice à l’encontre de Xavier Compain, président national du Modef, pour une action syndicale visant à dénoncer les pratiques de la distribution. De plus, depuis le 25 mars, les employés du magasin ont entamé une grève pour défendre leurs revendications. “Nous avons voulu être solidaires de ce mouvement, rajoute Daniel Roche, pour démontrer aux clients que la distribution rackette agriculteurs, salariés et consommateurs avec leurs marges abusives.”
Actuellement, 70 % des 170 employés ont interrompu leurs activités. “En quelques années, constate Claudette Montoya, déléguée de groupe national CGT Carrefour, les salariés ont tout perdu : suppression des primes, du paiement des heures supplémentaires, participation réduite de moitié, etc. La politique sociale de Carrefour est synonyme de paupérisation pour ses salariés. Ici, le salaire mensuel moyen pour un temps partiel de caissière est de 700 € et les salariés à plein temps gagnent moins de 1 000 €. Or il y a de l’argent chez Carrefour et nous voulons le faire savoir aux clients.”
Actuellement, les négociations sont au point mort. Le syndicat espère que le mouvement va s’élargir à d’autres magasins, en attendant le 12 avril, jour des négociations nationales des accords de branche sur les salaires. Mais la CGT du magasin a fait savoir qu’elle se rallait au mot d’ordre de la CFTC, et invite le personnel à ne pas travailler Lundi de Pentecôte.