Pommes : trop tôt ou trop tard ?
Le ministre de l’Agriculture a demandé la mise en œuvre d’une clause de sauvegarde visant à limiter au plus tôt les importations de pommes en provenance de pays tiers. Dominique Bussereau a également demandé que “soient renégociées pour l’avenir les conditions de déclenchement de la clause de sauvegarde tant au niveau des volumes qu’au niveau des prix”. La France a donc décidé de prendre en compte la situation du marché de la pomme dont le début de campagne a été plombé par des surplus et des stocks d’importation d’hémisphère Sud. Cela fait plusieurs fois que dans ces colonnes nous évoquons le problème des importations de pommes et le manque de fiabilité des statistiques communautaires. Pour la première fois, à l’occasion du comité de gestion fruits et légumes du 18 octobre dernier, la Commission a reconnu “l’existence d’un problème avéré” sur cette question de statistiques. Les Etats membres ne remplissent pas leurs engagements de transmettre à la Commission des données fiables sur les importations douanières. L’exemple d’un Etat membre (le Royaume-Uni ?) qui a transmis le 6 octobre une actualisation à la hausse de 160 000 t de ses importations de pommes pour la période du 1er au 31 août est révélateur de ces dysfonctionnements. Dans ce contexte, la demande de la France pourrait tomber à plat. Car comment contingenter le marché et taxer les importations excédentaires si l’on n’est pas capable d’en établir une comptabilité précise ?