Pomme : un marché brouillé par de fausses déclarations
Le marché de la pomme précoce débute difficilement dans le Sud-Est. Les metteurs en marché français font face à un engorgement en raison de fausses déclarations d’importation fournies par les Douanes de l’Union européenne.
Dans le Sud-Est, le marché de la pomme précoce démarre difficilement (pour certaines variétés), alourdi par les stocks résiduels du marché européen. Il s’agit essentiellement de pommes en provenance de l’hémisphère Sud qui ont fait l’objet d’une vigoureuse demande de rectification de la part de la section nationale pomme.
Le 1er juillet dernier, Claude Rehlinger, son président, a signalé au directeur de la DPEI (Direction des politiques économique et internationale), les paradoxes des chiffres d’importations fournis par les Douanes de l’Union européenne : 276 000 t au 30 juin 2005, contre 654 000 t l’année précédente à la même date.
Renseignements pris auprès de Shaffe, l’association de producteurs de l’hémisphère Sud, la section nationale arrivait, pour sa part, au chiffre de 706 000 t.
Marché engorgé et début de campagne compromis
“Suite à cela, indique Claude Rehlinger, nous avons interrogé la commission européenne. Il en ressort que les statistiques douanières de l’Union européenne ne sont que la consolidation des déclarations des services des Douanes des Etats membres, qui n’ont apparemment aucune obligation formelle en termes de fiabilité des déclarations. D’après nos informations, il semblerait que certains Etats membres aient fourni de fausses informations à la commission. Il s’agirait des principaux pays importateurs de pommes, à savoir la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas”.
Soulignant que “bernés par de fausses informations, les metteurs en marché français font face à un marché durablement engorgé, ce qui compromet déjà le début de campagne.” Depuis, les chiffres ont été rectifiés.
“Nous parvenons au chiffre 780 000 t d’importations, ajoute Claude Rehlinger, soit un niveau bien supérieur au plafond d’importations, 730 000 t pour 2005, fixé par la Commission européenne. La clause de sauvegarde a été demandée mais nous n’avons aucune illusion quant à son issue.”
Fin juillet, la section nationale pomme a publié les prévisions de récolte française. Celles-ci devraient s’élever à 1 777 599 t, en hausse par rapport aux 1 708 252 t de l’an dernier. Ces estimations s’établissent par région à 29 639 t pour le Nord (32 609 t en 2004), 550 386 t pour le BRM (522 475 t), 528 458 t pour le BGSO (483 399 t), 464 612 t pour le Val de Loire (449 205 t).