Pomme : la compétitivité en débat
La compétitivité de la filière pomme est largement entamée. Au fur et à mesure que la part de marché de l’Hexagone baisse, les possibilités de réduire les coûts de production s’amenuisent. Plusieurs solutions ont été exposées par les équipes du CTIFL devant un parterre d’une centaine de producteurs à Lanxade le 9 novembre. Que ce soit en verger ou en station, les itinéraires techniques ont pour objectif de gagner quelques points de compétitivité. La réduction des coûts de main-d’œuvre est l’un des leviers les plus pertinents. Ce poste de charges a progressé d’un quart entre 2000 et 2005. Dans le même temps, après avoir stagné, les prix de vente chutaient d’autant en 2005. Les deux grands postes que sont la récolte (45 %) et la taille sont difficiles à rogner. Le prototype de robot cueilleur Magali a été abandonné en rase campagne en 1996. Certes, les progrès de la “visionnique” permettraient d’avancer dans ce domaine. Mais seul le mouvement de rotation de la main permet d’être assuré de conserver le pédoncule. Sans cet organe supplétif, les fruits se conservent moins bien : on doit alors recourir au débouché, encore peu rémunérateur, de la transformation. Les ventes de pommes en tranches ont beau avoir décollé de 65 % aux Etats-Unis en 2005, l’électrocardiogramme reste plat sur le Vieux Continent. Le suivisme du consommateur anglais par rapport à son homologue américain reste à démontrer dans ce domaine.
Réduire les coûts de production
La nouvelle méthode de conduite des arbres selon la technique du mur fruitier ne fait pas l’unanimité du fait des baisses de rendement. Après un test de dix ans, Pierre Hermann de Castang a jugé que celles consécutives au vent étaient trop fréquentes. Il faut alors répartir les charges fixes, 16 000 E selon un de ses proches, sur un tonnage plus faible. Pourtant, le verdict des techniciens pourrait donner un substantiel gain d’heures de main d’œuvre en adoptant un système dit de troisième génération qui reste à approfondir.
Aux Etats-Unis, un programme de réduction de 30 % des coûts de production sur dix ans sera difficile à atteindre selon son animateur qui était invité à la journée. C’était pourtant une question de vie ou de mort pour ses initiateurs. Avec des coûts de production supérieurs à ceux des farmers de Washington State, les participants français ne pouvaient qu’acquiescer et beaucoup ne cachaient pas chercher leur salut ailleurs. D’ailleurs, les arrachages continuent au rythme annuel de 1 500 ha depuis dix ans.