Réglementation
Polémique après la parution d’un décret sur l’origine des f&l
Depuis le 1er février, l’origine doit être clairement indiquée. Le commerce dénonce un manque de concertation et demande un délai pour l’application de la mesure.
L’idée aurait surgi des réflexions du Grenelle de l’Environnement. Plus récemment, il y a quelques semaines, la DGCCRF l’avait évoquée devant des représentants d’Interfel.
Les choses sont, pour une fois, allées très vite : depuis le 1er février, dans toute annonce de prix réalisée sur le lieu de vente, la mention relative à l’origine des produits doit être inscrite, de façon visible et lisible, en caractères d’une taille égale à celle de l’indication du prix. C’est ce qui ressort du décret n° 2010-109, publié au Journal Officiel du 31 janvier.
Hervé Novelli, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation, se félicite de la publication de ce nouveau texte : « Ainsi les consommateurs pourront connaître plus clairement le pays d’où proviennent les fruits et légumes présentés sur l’étal. Cette information les aidera à faire leur meilleur choix qualité/prix/achat responsable puisqu’elle leur donnera indirectement des indications sur la distance parcourue par le produit et ses qualités gustatives. […] L’indication de l’origine des produits sur le lieu de vente est de nature à répondre au besoin d’information des consommateurs dans un contexte sensible pour les producteurs de fruits et légumes. » L’obligation relative à la taille des caractères était jusqu’alors applicable hors des lieux de vente.
En théorie, le décret est donc applicable dès sa publication. Mais en théorie seulement. Car l’UNFD pour les détaillants spécialisés et la FCD pour la grande distribution sont montées au créneau. Les deux fédérations ont écrit, chacune de leur côté, à Bercy pour demander un délai d’application. En effet, cette nouvelle réglementation implique ni plus ni moins de changer la totalité des étiquettes de tous les points de vente de fruits et légumes en France, soit au bas mot plusieurs dizaines de millions.
La FCD et l’UNFD demandent donc un délai de six mois pour tout mettre en place. Mais, à ce jour, elles n’ont pas encore obtenu de réponse. Les deux organisations s’étonnent par ailleurs de ne pas avoir été consultées : « Nous sommes surpris par la méthode. Il n’y a eu aucune concertation, nous avons été mis devant le fait accompli », nous a-t-on déclaré lundi matin.