Produits d’import
Plus d’exotisme et moins de contre-saison en fruits, du rififi en légumes
L’élargissement de la gamme des fruits exotiques à prix bas fragilise la position des fruits de contre-saison. En légumes, la valse des prix a pris plus d’un opérateur à contre-pied.

La vente des fruits exotiques est meilleure que celle des fruits de contre-saison. Pour ces derniers, les faibles tonnages maintiennent les prix à des niveaux très élevés. Les ventes sont donc d’autant plus difficiles que les mises en avant portent de plus en plus sur les exotiques. En Allemagne du Sud, le relevé des articles en promotion du 24 au 30 décembre annonce : l’ananas à 1,50 €/pièce, la papaye du Ghana et le pitahaya rouge du Vietnam à 1,49 €/pièce, le physalis de Colombie à 0,88 € les 100 g. Une seule chaîne met le litchi au catalogue à 2,90 € le kilo, les prix constatés en France étant d’environ 3,50 €. La myrtille d’Argentine ou d’Uruguay est à 1,49 € les 100 g. L’Argentine a maintenant un potentiel de plus de 15 000 t, l’Uruguay de plus de 6 000 t.
La mise en avant de la fraise du Maroc à 1,99 € la barquette sur une enseigne a été difficile à servir. La fraise est en effet rare : le prix d’import est de 1,50 e la barquette. La framboise a aussi grimpé à 13 € le kilo, avec des pointes à 20 € avant Noël.
En vrais fruits de contre-saison, les raisin Red Globe et blanc sans pépin sont rarement mis en avant. Une enseigne allemande affiche 2,49 € les 500 g en catalogue. A l’import, le Red Globe est à 2,30 € mais le blanc est au dessus.
Dans un contexte d’offre déficitaire de 30 % suite au gel, le Chili réduit au maximum ses exportations vers l’Europe. Le Bigarreau est à 10 € stade import, les fruits à noyau à 8 € sont difficiles à placer. Bien que débarqués tardivement, les arrivages par bateau d’Afrique du Sud sont entre 4 et 5 €.
La valse des étiquettes
En légumes méditerranéens, la poussée inflationniste de décembre a été vite oubliée. Les étiquettes valsaient pendant que le rythme des apports était cassé par le net redoux. Des importateurs du Maroc ont paniqué et les prix ont été divisés par deux en quelques jours. La tomate ronde à 0,65 €, la courgette à 0,75 €, le coco plat à 1,10 €... L’Espagne a mieux résisté car une part de plus en plus élevée de l’offre est prévendue sur programme ou à des prix fixés à la semaine. Au départ d’Almeria, la tomate grappe et la courgette restent au-dessus de 1 €. Les difficultés persistent en poivron dont les prix les plus bas au détail sont à 0,99 €/kg, panaché, sur les catalogues des enseignes du leader allemand.
Les producteurs d’Almeria ont aussi des problèmes de qualité depuis un mois. Par exemple, le taux de tomates qui éclatent est élevé. Mais en période d’incertitude qualitative, les expéditeurs d’Almeria tirent profit de leur proximité géographique pour fidéliser les clients. La concurrence est toutefois rude. Ainsi, les grosses enseignes allemandes affichent le kilo de poivron panaché à 0,99 € dans les catalogues. La tomate cerise en barquette de 500 g est à 0,79 € l’unité...
Au départ de Murcie, les apports de brocoli ont repris. Les prix ont aussi été divisés par deux à 1,20 € départ.