Produits d’import
Plus de déficits en légumes qu’en fruits et pression sur les prix en pomme
L’offre d’agrumes est supérieure aux prévisions, celle des fruits d’hémisphère sud est encore inférieure. En légumes, le déficit prévaut, même au Maroc pour les espèces cultivées en plein air.
C’est à partir de la fin du mois que les tonnages de raisins d’Afrique du Sud vont passer sur le rythme de pleine saison. Les chargements se passent dans de bonnes conditions, certaines régions ayant connu une rupture liée aux pluies pendant les fêtes. Les premiers programmes de promotion seront en place dès la fin du mois. Les distributeurs sont assez demandeurs car les agrumes sont plus chers et ils n’ont pas un grand choix d’articles en promotion. Malgré la montée en puissance du Dan Ben Hannah, les variétés noires devraient rester sensiblement plus chères que les blanches. Il reste encore un peu de Black Gem qui se valorise un peu moins bien que le DBH. En blanc, on passe sous le régime du Thompson Seedless – Sugra One. La saison du Red Globe débute aussi avec une offre modeste. Le Pérou ne fait pas trop pression et les prix restent aussi fermes que pour les autres variétés.
En provenance du Chili, ce sont les fruits à noyau qui font l’actualité. Les arrivages par conteneurs reprennent en Bigarreaux. Les tonnages vont rester modestes ce qui permet d’espérer des prix corrects, de l’ordre de 7 à 8 euros le kg. C’est d’autant plus réalisable que le marché des petits fruits rouges est très déficitaire. L’Espagne n’expédiera que des quantités marginales de fraise et de framboise jusqu’à mi février.
Les Russes préfèrent les poires
Dans un contexte commercial moins dynamiques, les tonnages d’agrumes sont supérieurs aux prévisions. En petits agrumes, les prix moyens sont un peu tirés vers le bas en marchandises classiques alors que les marques réalisent une plus value de 20 à 30 cent par kg. Les pluies ont fragilisé les fruits mais elles ont permis de gagner en calibre. La Nour du Maroc étant fragile, la Russie achète peu malgré des baisses de prix. Cela entraîne un report d’offre sur le marché européen.
Le marché russe ayant moins importé d’agrumes, les ventes de poire Conférence sont bonnes depuis un mois, surtout au départ de Belgique. Le marché français est aussi très demandeur en Conférence de Belgique, à des prix assez fermes (0,85 en bons calibres), alors que les ventes d’Abate Fetel d’Italie sont en recul. La situation est différente en pomme. Toutes les grosses entreprises du Benelux doivent déstocker. Le marché du frais est la seule issue, l’industrie achète très peu. La pression sur les prix reste très forte.
Des légumes plus fragiles
La gamme des légumes du Maroc de plein champ reste de qualité fragile. Après des années de sécheresse, et aussi pour réduire les coûts, les producteurs protègent souvent moins bien les cultures de l’humidité (buttage…). D’autre part, les producteurs n’ont pas l’habitude d’effectuer des traitements contre les maladies fongiques, surtout à cette période de l’année. D’habitude, les pluies tombent plus tôt en saison. En revanche, les cultures de serre ont peu souffert, seule une centaine d’ha a été endommagée par le vent. La pluviométrie a atteint des niveaux records dans le Souss. Les barrages n’ont jamais été aussi remplis.
Du coté des entreprises, le mauvais début de saison accentue la tendance à la consolidation et à la concentration. Ce sont les entreprises qui ont investi en production qui résistent le mieux. Un simple investissement dans une station n’est pas un gage de longévité !