Plus de bio dans les cantines : feu vert de l’Assemblée
Le 26 mai, l'Assemblée nationale a donné son feu vert à l'objectif d'au moins 50 % de produits issus de l'agriculture bio - ou tenant compte de l'environnement - dans la restauration collective publique d'ici à 2022 (article 11 du projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation). « Un engagement présidentiel ambitieux », selon le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Stéphane Travert. Le vote à main levée a eu lieu au terme de près de 6 heures de discussions entamées le 25 au soir, avec un vif débat notamment, dans la majorité, sur les menus végétariens.
Au moins 20 % de la valeur totale pour le bio
D’ici 2022, les repas servis dans les cantines devront donc comprendre au moins la moitié de produits acquis selon des modalités prenant en compte le coût du cycle de vie du produit, de produits issus de l'agriculture biologique, de ceux bénéficiant de l'écolabel pêche, et encore ceux issus d'une exploitation ayant fait l'objet d'une certification environnementale.
La part fixée pour le bio est d'au moins 20 % de la valeur totale.
Un objectif trop ambitieux aux yeux de la droite, des élus LR défendant divers amendements pour y « introduire de la souplesse ». Ils ont proposé notamment de repousser l'objectif en 2025, soulevant entre autres la question du surcoût du repas supporté par les collectivités et une « très grande injustice » si cela pèse sur les familles.
Le ministre, qui a souligné que le privé, comme le public, seraient concernés par l'objectif, a répondu que les mesures visant à limiter le gaspillage alimentaire permettraient « un balayage » du surcoût, estimé à 68 centimes.
« Style de vie »
Le sujet des repas végétariens dans les cantines a suscité des débats passionnés, jusque dans la majorité. Des députés de divers bords, LREM, MoDem, LFI ou UAI, ont en effet proposé vainement d'en prévoir une part dans les cantines (par exemple 30 repas par an, pour le MoDem, ou une expérimentation une fois par semaine côté LREM).
Ils se sont vus accuser par des LR, mais aussi des marcheurs d'aller « trop loin » et de vouloir « imposer un style de vie » aux concitoyens, le ministre estimant notamment que cela ne relevait pas du domaine de la loi.