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Interview de Jérôme Cinel
Plus de 150 produits agréés Bio Sud Ouest France

Jérôme Cinel, directeur d'Arbio Aquitaine, revient sur les projets de l'association, notamment sur le développement de leur marque interrégionale.

Fld Hebdo : Arbio Aquitaine a élaboré son Plan Ambition Bio régional… Quelle y est la place des fruits et légumes ?

Jérôme Cinel : L'hiver dernier, nous avons réuni nos commissions interprofessionnelles (1) afin de travailler sur les axes stratégiques de chaque filière pour la période 2013-2017 qui correspond au Plan Ambition Bio du gouvernement et à notre plan d'actions. Nous avons mené les deux réflexions de front afin que ce dernier constitue une déclinaison régionale de ce plan Ambition Bio national. Sur une dizaine de réunions, les trois consacrées aux fruits et légumes ont mobilisé une vingtaine d'opérateurs économiques qui représentent les deux tiers de la production régionale de la filière.

Fld Hebdo : Vous développez une marque interrégionale ?

J. C. : Nous avons souhaité que la démarche Sud Ouest France commune à Aquitaine et Midi-Pyrénées fasse la promotion de la bio, joue un rôle dans la structuration des filières et la communication produit. “Bio Sud Ouest France”, première et seule marque interrégionale bio, est accessible aux agriculteurs et aux opérateurs économiques membres des interprofessions régionales Arbio Aquitaine et Interbio Midi-Pyrénées. Dans Sud Ouest France, la Bio est la seule à pouvoir apposer un macaron sur les produits agréés par un comité qui réunit des professionnels des deux régions. Cet agrément déclenche le contrôle de l'organisme certificateur bio (2) . En effet, l'agriculteur ou l'opérateur peut faire appel au même organisme de contrôle. Ce supplément relatif à la certification de l'origine coûte 50 e pour un producteur et 110 e pour un groupement.

Fld Hebdo : Que représentent les fruits et légumes dans cet ensemble ?

J. C. : Plus de la moitié de ces candidats, avec, à la mi-juillet, plus de 150  produits agréés. Nous sommes en phase de recrutement. Nous déclinerons des opérations de communication cet automne, avec une campagne grand public tous produits, mise en place par les deux Conseils régionaux. La promotion de la marque Bio Sud Ouest France fait appel à des financements régionaux, européens et aux cotisations de ses membres (pour Arbio : 110 organismes, dont 30 % en fruits et légumes).
Nous voulons aussi créer une cellule export, car nous sous-utilisons le potentiel de notre image qualité, Sud Ouest et bio, en particulier à l'export. Nous menons aussi plusieurs réflexions : sur la pomme destinée à la transformation en vue de dédier des vergers bio aux besoins de l'industrie et de mutualiser les écarts de tri sous la forme d'un stockage commun. Interbio Limousin est associé à ce travail. Nous prévoyons un audit sur la surgélation, pour un outil régional viable. Nous participons à la structuration d'un groupe bio d'une centaine de pruniculteurs au sein du BIP. A l'automne, nous mettrons en place une campagne de communication collective interrégionale sur le kiwi, à destination des acheteurs et du grand public. Pour enrayer l'arrachage des vergers et contrer la “céréali-sation” des terres, nous souhaitons favoriser le portage du foncier pour aider les installations en fruits et légumes bio. Et nous allons appuyer la demande de dérogations pour les AMM de certains produits, afin de lever les distorsions de concurrence sur les traitements autorisés en bio au sein de l'UE.

Fld Hebdo : Ce n'est pas tout…

J. C. : Notre plan d'action comprend trois autres chapitres : un développement concerté des filières bio, avec davantage d'interactions entre les acteurs économiques. Pour renforcer la prise en compte du prix payé au producteur, nous voudrions déployer l'idée d'une charte solidaire, comme nous l'avons fait pour le vin. Pour cela nous mettons en place, avec les Centres de gestion et les Chambres d'agriculture, un observatoire des coûts de production. Nous voulons favoriser une contractualisation solidaire. Enfin, nous développons le label “Territoire BIO Engagé”, première démarche de labellisation bio des collectivités territoriales en France, pour mettre en valeur les collectivités d'Aquitaine qui ont réussi à atteindre les préconisations du Grenelle de l'Environnement en termes de surfaces agricoles cultivées en bio (3) et d'approvisionnement de leurs restaurants collectifs en bio (4) , une facette de notre action de fond auprès de la restauration collective. 

(1) Fruits et légumes, grandes cultures, viticulture, viande, lait et apiculture. La commission interprofessionnelle fruits et légumes est présidée par un grossiste 100 % bio, Jean-Luc Charbonneau, directeur de Biogaronne à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne). (2) Arbio et Interbio ont passé une convention avec les OC Ecocert, Agrocert, Qualité France, Certipaq et Qualisud. (3) Au moins 6 %. (4) Au moins 20 % de produits bio dans les menus.

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