Pays-Bas
Plus de 14 millions d’euros d’amende pour le “cartel du poivron”
Plusieurs entreprises spécialisées dans le poivron viennent d’être condamnées pour entente sur les prix entre 2006 et 2009. Les réactions de la filière sont très vives.
Une situation, similaire à celle des endiviers français récemment, vient de se dérouler aux Pays-Bas. Début juin, le NMa (Nederlandse Mededingingsautoriteit), l’équivalent de la DGCCRF française, a émis des amendes à l’encontre de plusieurs entreprises néerlandaises de poivrons, pour entente sur les prix et constitution de cartel entre mai 2006 et février 2009. Trois entités sont surtout concernées : UWG (United Westland Growers), Rainbow Growers et la criée ZON. Elles représentent entre 30 et 40 % des poivrons produits dans le pays, le marché global ayant représenté 400 M€ de ventes en 2010. En 2007, ZON avait signalé la situation aux autorités de la concurrence néerlandaises et profite du principe de clémence. Le montant des amendes est conséquent, plus de 14 M€ répartis à égalité entre UWG et Rainbow Growers. S’exprimant sur le site AGF.nl, Ton Reijnders, le président de ZON a expliqué la décision de 2007 : « On nous avait dit que l’amende pouvait atteindre 10 % du chiffre d’affaires annuel (.) Il nous est apparu que le risque d’un cartel était trop important et nous avons décidé de contacter le NMa. » Il a précisé que cette décision n’impliquait pas l’Association des producteurs hollandais (DPA). Ton Reijnders reconnaît néanmoins que le montant des amendes est plutôt « raide ». Frugi Venta, l’interprofession hollandaise, a aussi réagi. « Le niveau des amendes – que je trouve terrifiant – n’est pas en rapport avec le profit supposé réalisé, a déclaré son secrétaire général Leo Welschen. Les vendeurs ont bien sûr certaines informations sur les prix et cela existe depuis toujours. Néanmoins si nous militons pour un système de prix le plus transparent possible, nous sommes contre toute forme de cartel. » Florpartners, une autre entité condamnée (5 000 E) entend faire appel de la décision : « D’un côté, on stimule la coopération entre producteurs. Bruxelles et le ministère de l’Agriculture veulent que ceux-ci renforcent leur position. Et, de l’autre côté, des agences gouvernementales peuvent les condamner pour cela », a regretté sa direction. Un discours déjà entendu en France...