Production
Plants de pommes de terre : Spunta supplante Bintje depuis quatre ans
Les surfaces de Spunta sont toujours en hausse. Cette évolution est directement liée aux demandes croissantes des pays du bassin méditerranéen.

Selon les statistiques établies par la Fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre (FNPPPT), la Spunta dépasse la Bintje pour la quatrième année consécutive. La FNPPPT, qui publie chaque année en France les surfaces de plants soumis à la certification, confirme une légère hausse des surfaces françaises qui passent de 14 882 à 15 348 ha de 2010 à 2011. Les surfaces de Spunta progressent régulièrement depuis 2007, tandis que stagne la Bintje. En baisse entre 2010 à 2011, Agata s’est néanmoins considérablement développée sur les cinq dernières années. En revanche, Charlotte baisse dangereusement et Amandine s’essouffle, alors que des variétés comme Lady Claire, Innovator, Markies et Amyla progressent. Ces dernières variétés se développent en France mais aussi en Belgique comme Pierre Lebrun, ingénieur Fiwap, l’a confirmé à l’occasion de la dernière édition de PotatoEurope. Il faut également noter l’expansion continue de Gourmandine qui atteint cette année les 153 ha, alors que la variété de Bretagne Plants n’occupait que 66 ha en 2007. Dans le top 10 des variétés cultivées en France, on relève aussi les deux principales variétés féculières que sont Kaptah Vandel (590 ha) et Kardal (383 ha). Spunta est une obtention hollandaise qui fut inscrite au catalogue français en 1967 comme pomme de terre de consommation. C’est une variété vigoureuse, très productive et à tubérisation relativement précoce, donnant de gros tubercules réguliers de forme allongée mais à faible teneur en matière sèche. « Le développement de cette variété est lié principalement à nos marchés export de plants », note Jean-François Rames, directeur de la FNPPPT. La Spunta s’adapte en effet très bien aux habitudes de consommation des pays du bassin méditerranéen, comme à leurs conditions particulières de production. Elle est très présente en Egypte, en Tunisie, au Maroc et en Algérie ainsi qu’en Libye et en Israël, mais aussi dans des pays plus lointains comme en Amérique Latine. Si la Bintje ne se développe plus en France, elle résiste toutefois de fort belle manière en Belgique. Elle y tient toujours sa place, même si on prédisait sa disparition il y a cinq ans. La Bintje a toujours ses producteurs notamment chez les partisans du marché libre… Ils y trouvent l’avantage d’un plant polyvalent et “accessible en termes de coût” (470 € de moyenne pour des calibres 28/35 mm alors que les variétés protégées se commercialisent entre 800 et 1 200 €/ha). En Belgique d’ailleurs, « on affirme toujours qu’aucune variété n’a encore dépassé ses qualités technologiques pour les utilisations industrielles », comme l’a rappelé Pierre Lebrun à PotatoEurope.