Plan arboricole : les producteurs ont l’impression d’avoir été trompés
Pas d’invectives, pas de huées, ni de sifflets au congrès annuel de la FNPFruits, qui s’est tenu les 7 et 8 février derniers à Bourges, la capitale du Cher. Mais simplement, le président par intérim de la FNPFruits, Yvon Sarraute, a fait part au représentant du ministre de l’Agriculture de la déception des producteurs sur un certain nombre de points du plan arboricole, dont les plus importants.
Autant le représentant du ministre, Jean-Marie Aurand, directeur des politiques économique, européenne et internationale (DPEI) du ministère de l’Agriculture, a eu les remerciements de la FNPFruits pour les mesures conjoncturelles qui ont été prises, notamment celles concernant l’arrachage, autant il a été reproché au ministre de ne pas avoir tenu ses engagements sur les mesures structurelles.
Christian Pauleau : ”Vous avez grugé la représentation nationale”
Parmi ces mesures structurelles, figurent des allégements de charges sur la main-d’œuvre qui sont arrivés après la saison de production ou qui, comme l’allégement de la taxe Anaem (Agence Nationale d’Accueil des Etrangers et des Migrations) “s’apparentent à un mirage”. Mais c’est surtout le “signe fort” qu’attendait le secteur arboricole sur l’assurance-récolte. Le Premier ministre s’était engagé à porter le taux de la contribution publique de l’assurance-récolte de 35 % à 45 %. Or, fin janvier, le décret est passé avec le taux de 35 %. “Croyez-vous que nous puissions accepter d’être roulés dans la farine sans rien dire ? Beaucoup de mesures comme celle-ci sont des annonces dont la portée est purement médiatique”, a déclaré Yvon Sarraute au représentant du ministre.
Présent au congrès comme “adhérent de base”, Christian Pauleau, président de la FNPF démissionnaire, a pris la parole en fin de congrès pour faire passer à Jean-Marie Aurand le message selon lequel les ministres ont “trahi les producteurs”, sur le plan arboricole en général et l’assurance-récolte en particulier. Il visait Dominique Bussereau et le Premier ministre Dominique de Villepin. “Messieurs les ministres, vous avez grugé la représentation nationale”. “Aujourd’hui, un nouveau combat m’attend. Il est plus personnel”, a conclu Christian Pauleau, évoquant son retour à la vie de l’exploitation.