Place à la stratégie nationale
Après le plan de soutien, le plan d’action, place à la stratégie nationale. Les producteurs de fruits sont bien ingrats de faire la fine bouche. Faute de grands moyens, le gouvernement ne lésine pourtant pas sur la sémantique pour venir en renfort d’une profession qui connaît “la pire crise de ces 40 dernières années”. Hélas, force est de constater que cette annonce n’a pas soulevé l’enthousiasme des congressistes de la FNPF (lire ci-contre). Ils venaient chercher du concret pour faire face à l’urgence : aider les entreprises à surmonter les graves difficultés financières (dans certaines régions, on parle d’un dépôt de bilan par semaine). Et on leur propose un énième plan. Même le président Christian Pauleau, tenu à une sorte de devoir de réserve vis-à-vis du ministre qu’il avait invité, avait du mal à cacher sa déception et sa colère. Pourtant, de rendez-vous à l’Elysée, en entretien à Matignon, il pensait avoir bien bordé ce congrès.
Et s’il ne se faisait pas d’illusion sur les moyens financiers dont dispose le ministre, il croyait au moins à l’annonce d’un moratoire total sur le paiement des dettes fiscales et sociales des producteurs. Dans un premier temps, ça ne coûte presque rien et ça permet de tenir quelques semaines, le temps par exemple de préparer cette fameuse “stratégie nationale”. Cela n’a pas été le cas : on demande aux producteurs de réfléchir alors qu’ils peuvent à peine respirer.