Produits d'import
Peu de promos dans le rayon des fruits
Les enseignes font de nouveau le forcing pour aligner quelques fruits en promotions à la rentrée. Quitte à mettre des produits immatures en rayon.
Les achats de la rentrée deviennent plus rigoureux. La fréquentation des GMS progresse au détriment des circuits traditionnels, la baisse d'activité étant très marquée sur les marchés.
C'est le raisin Italia qui arrive en tête des promotions. L'enseigne leader met les bouchées doubles avec un prix de 0,99 e au stade détail cette semaine. Comme au début de la saison des fruits d'été, cette surenchère de prix bas est en déphasage par rapport au calendrier de récolte. Si la Sicile est bien en pleine saison, les Pouilles n'en sont qu'aux prémices. Le produit est encore trop vert. Par conséquent, la plupart des producteurs attendent la seconde semaine de septembre pour passer les équipes de cueilleurs du Victoria à l'Italia. Ces promotions cassent la logique du marché : l'Italia à peine mature est vendu moins cher que le Victoria qui est au top de sa maturité.
De plus, les prix d'achat en production de l'Italia sont très élevés. Les industriels ont de gros besoins : ils paient un prix moyen record de 0,34 e/kg. Il faut donc des prix départ d'au moins 0,75 e pour rivaliser.
L'abricot est encore sur le piédestal des fruits d'été. L'export contribue à maintenir les prix moyens départ à au moins 2,30 e en cal 2A et 1,80 e en cal A. Il reste trois semaines de pleine saison. Le manque de petits calibres est un frein à l'exportation pour les barquettes. Les acheteurs anglais privilégient la variété Boucherand qui produit pas mal de calibre A. Les stocks devraient s'épuiser début de semaine 37.
Nouvelles menaces sur le verger
Il reste un petit tiers de la récolte de pêche et nectarine à commercialiser sur le mois de septembre en France, mais seulement 20 % en Catalogne. L'Italie se situe entre les deux. Les zones tardives du Piémont sont déficitaires alors qu'elles clôturent la saison avec la Sicile, dans le prolongement de l'Emilie-Romagne. Les prix y sont mal défendus, surtout en nectarines.
En France, les prix ne bougent guère sur la base de 1,80 e en blanches et 1,60-1,70 e en jaunes. Actuellement, les cumuls sortie station sont en recul d'au moins 30 % en un an. Les prévisions de récolte restent à réactualiser. Par exemple, elles n'intègrent pas toutes les pertes en vergers du fait des dégâts de la sharka. Le décompte des arbres morts et des vergers en voie d'abandon est à faire. De plus, le printemps pluvieux a favorisé l'extension du xanthomonas. Cette bactériose était apparue au début des années 2000. Elle avait alors fait l'objet d'une large couverture médiatique avant de décliner. Des foyers sont réapparus l'an passé. La lutte est contrariée par les réductions d'usage du cuivre. En Catalogne, les assureurs menacent de ne plus couvrir le risque grêle. Certaines zones de production ont été touchées pour la troisième année consécutive. Les producteurs sont donc invités à s'équiper en filets. Mais après plusieurs années de prix bas, il n'est pas sûr que leur capacité d'investissement soit suffisante. Seuls les prix de la Para-guayos sont rémunérateurs.