Petites récoltes et souvent petits prix pour 2005
D’après les comptes nationaux de l’agriculture diffusés le 26 juin, l’année 2005 se caractérise par une activité agricole de l’Union européenne quelque peu en difficultés. Les récoltes sont en dessous du niveau de 2004, et les revenus des exploitants sont également à la baisse. La France n’est pas épargnée par cette évolution. Les prix restent en moyenne stables, mais diminuent dans certains secteurs, en particulier pour le commerce des fruits.
Comme les récoltes, les subventions baissent. Si elles restent plutôt stables pour les légumes frais (2,3 millions d’euros) et pour les pommes de terre (29,5 millions d’euros), elles chutent pour les fruits de 49,9 % en 2005 par rapport à 2004 (54,2 millions d’euros).
Les légumes s’en sortent bien
La production de légumes frais dans l’UE diminue légèrement en volume par rapport à 2004 (- 3 % environ), bien qu’elle reste relativement stable en France (+ 1 % environ). Par contre la valeur de la production de légumes a augmenté par rapport à l’année dernière de 7,4 %, grâce à une forte hausse des prix de ventes (+ 9,4 %). Le revenu des maraîchers a ainsi connu une avancée de 4,9 % en moyenne.
Les endives et les asperges ont peiné sur un marché décevant, avec un recul des prix malgré une diminution du volume proposé par rapport à 2004. Pour les tomates, les prix se sont redressés très nettement (+ 30 %), après la précédente saison qui s’était avérée médiocre. De même, le prix des carottes est à la hausse en 2005.
Les cours du concombre se sont redressés et la production s’est stabilisée. Les producteurs de courgettes ont vu la récolte diminuer de volume par rapport à 2004, mais les prix ont été supérieurs à la campagne précédente, qui avaient déjà atteint un très bon niveau.
Pour les salades, une augmentation de la quantité produite a été accompagnée d’une légère hausse des prix.
La tendance se retrouve pour la culture de la pomme de terre. Pour l’ensemble des pays de l’UE, la diminution des volumes atteint 8,8 % par rapport à 2004, et s’accompagne d’une chute des prix (termes réels) de 5 %. En France, la production a diminué en volume de 7,1 % en comparaison à 2004, mais le prix de la pomme de terre, très réactif, a fortement augmenté (+ 14,4 %), élevant la valeur de la production de 6,3 % par rapport à la campagne précédente.
Commerce malaisé pour les fruits
La filière fruits est, quant à elle, loin de sortir son épingle du jeu. Au sein de l’UE, la collecte de fruits diminue de 2 % en volume par rapport à 2004. Malgré cela, les prix chutent en moyenne de 7,7 %.
En ce qui concerne les trois plus grands pays producteurs, l’Espagne voit ses prix baisser de 4,9 %, l’Italie de 13,2 % et la France de 13,8 %. Le revenu des arboriculteurs fruitiers français chute de 18,8 %. En conséquence, la valeur de la production nationale de fruits diminue nettement en 2005 par rapport à 2004. Les quantités produites augmentent en France, contrairement à l’ensemble de l’UE, mais les prix baissent fortement. Pour les abricots et les pêches, le marché reste équilibré avec une récolte abondante qui compense des prix relativement bas. Pour les cerises, la récolte importante n’a pas contrebalancé la chute des prix (- 30 %), conséquence d’une qualité médiocre. Scénario inverse pour les fraises, où l’augmentation des prix a compensé une diminution des quantités. Pour les prunes et les poires, la production a baissé ainsi que les prix. La concurrence des produits d’importation a tiré vers le bas le prix des pommes cette année, ainsi que l’importance des stocks de 2004 et une insuffisance de la demande des consommateurs.