Petit fruit deviendra grand?

Une étude de Rabobank, diffusée le 21 avril, prévoit une augmentation de la consommation des petits fruits rouges (myrtilles, framboises et mûres) en Europe de 7 % par an pour les cinq ans à venir ! Parmi les raisons évoquées par la banque agricole néerlandaise : les vertus “santé” prêtées à ces petits fruits. Elle cite en exemple l'incroyable développement de ce marché aux Etats-Unis, où l'image santé des baies en fait la première catégorie des fruits et légumes frais, en valeur, chez les détaillants. N'oublions pas que le terme “super fruit”, repris dans toute la littérature sur les bienfaits des petits fruits, a été inventé par le marché américain.
Pour répondre à cette demande, l'Europe investit, selon Rabobank. D'une part dans de nouvelles variétés, notamment en mûres, mais aussi dans des méthodes de production efficaces et durables. La banque cite l'exemple de l'enseigne britannique Tesco qui a vu ses ventes bondir de 34 % l'an dernier sur le segment des petits fruits rouges bio (myrtilles, framboises et fraises).
Développement attendu en Europe, d'accord. Qu'en est-il en France ? On le sait, la consommation des petits fruits rouges et des baies n'est pas encore entrée dans les habitudes alimentaires des Français comme cela peut être le cas dans d'autres pays européens, au Royaume-Uni par exemple. Mais certains opérateurs français y croient. Et si la production hexagonale de ces “super fruits” ne semble pas encore décoller réellement (lire p. 26), certains professionnels investissent en production dans des pays aux conditions climatiques (et financières !) plutôt favorables (lire notamment p. 30).
Car pour accélérer la consommation, donc la croissance du marché, avertit Rabobank, il faut améliorer la disponibilité et la qualité des produits, optimiser la logistique et baisser les prix au détail, en proposant par exemple des promotions.
Autre possibilité, selon nous, d'abord miser sur certains marchés de niche créateurs de valeur, qui eux-mêmes contribueront à développer la consommation (lire p. 34). Et jouer à fond la carte des fruits “santé” en faisant cependant attention à la législation (lire p. 24) et en utilisant des circuits qui s'adressent directement aux consommateurs, blogs et réseaux sociaux par exemple.