Pesticides : les chiffres contaminés
Une fois de plus, la publication par la DGCCRF du bilan de son programme 2004 (pourquoi faut-il attendre si longtemps ?) de surveillance et contrôle des résidus de pesticides a donné lieu aux interprétations les plus fantaisistes. La direction de la consommation se veut pourtant précise : “52,4 % des échantillons de f&l ne contiennent pas de résidus. Des teneurs inférieures à la limite maximale de résidus (LMR) ont été détectées pour 43,8 % des échantillons. 96,2 % des f&l analysés respectent donc la réglementation. Les LMR ont été dépassées dans moins de 4 %.” Voilà ce qu’elle écrit. Et c’est immédiatement traduit par : “près de la moitié des f&l contaminés par les pesticides”. Quand on publie ces résultats en même temps que ceux de l’Ifen (Institut français de l’environnement) qui annonce que “la moitié des cours d’eau et près d’un tiers des nappes souterraines françaises contrôlées en 2004 étaient contaminés de façon significative par des pesticides”, l’effet est garanti. Et on n’oublie jamais d’ajouter que “l’agriculture française est la première utilisatrice de pesticides en Europe” sans préciser que la France est le plus grand pays de l’UE-25 et que son agriculture est la première en Europe. Bref, il devient urgent de réformer ces instruments de mesure. Publier en août 2006, les analyses d’une salade réalisées en 2004 est grotesque. Il faut de l’immédiateté d’une part, et une haute dose de pédagogie pour aider les journalistes, les associations de consommateurs et le public à comprendre ces données. C’est l’intérêt de tous.