Pesticides : la campagne de l’UIPP suscite le mécontentement général
C’est avec des précautions inhabituelles que l’UIPP a présenté sa nouvelle campagne “pédagogique” à paraître dans la presse magazine le 10 février : transparence, devoir d’information, ouverture au dialogue, message simple…
Et effectivement, le message est si simplifié qu’on pourrait le dire opaque : des magazines nationaux comme Paris Match, Elle, Telerama, l’Express, Avantages… vont diffuser deux créations de l’agence Protéine, qui présentent en pleine page un gros titre “Pesticides” puis “On peut se poser des questions” et en plus petit “On peut aussi y répondre” au-dessus d’un melon ou d’une cosse de petit pois sur lesquels on peut lire “à creuser” et “à décortiquer”, un numéro de téléphone Azur et, en bas de la page, un encadré en petits caractères sur “Qui fait la campagne et pourquoi, blablabla”.
En conclusion, lorsqu’on feuillette rapidement le magazine, l’œil ne retient que “pesticides” et l’image du légume associé… D’où le mécontentement légitime d’Interfel et de l’Unilet qui ont décidé, vendredi soir, de porter chacun l’affaire devant les tribunaux, estimant que ce choix restrictif des légumes (qui ne représentent que 5 % du chiffre d’affaires des entreprises adhérentes à l’UIPP) portait préjudice aux professions du frais comme du transformé, et que les rares personnes qui feraient la démarche de téléphoner pour poser une question (une centaine attendue, selon l’UIPP) en laisseraient plusieurs millions influencés uniquement par la campagne imprimée. Argument réfuté par l’UIPP qui répond que les tests pratiqués (sur trois groupes de huit personnes, donc éminemment représentatifs) ne montrent aucune association des lecteurs entre le mot “pesticides” et le visuel… Une affirmation pour le moins étonnante, que nous n’avons pas pu vérifier par une enquête “maison”, l’UIPP ne nous ayant pas permis d’avoir une copie de la communication à paraître… Affaire à suivre !