Process-Graines germées

Pesage de précision pour les pousses de soja de Heng Sieng

Installée à Dieuze en Moselle, la société Heng Sieng a fêté l’année dernière ses vingt ans d’existence. Créé au début des années 90 par la famille Ly arrivée en France sur un “boat people” en 1979, c’est le spécialiste de la production de pousses de soja frais et de sa commercialisation sous la marque Sojalor. L’entreprise s’étend sur 9 000 m² avec un laboratoire intégré pour les analyses du produit, ce à quoi s’ajoute l’intervention extérieure d’un laboratoire certifié de Strasbourg. Heng Sieng produit 7 200 t/an de soja pour un chiffre d’affaires de 5 M€, dont 22 % assurés avec l’Allemagne.
Pour sa production, Heng Sieng se fournit exclusivement de graines de haricots mungo non OGM en provenance de Chine. La culture du soja est l’affaire de M. Ly. Il dispose de neuf chambres de germination qui peuvent contenir jusqu’à une tonne de produits. C’est lui qui définit les paramètres allant donner le meilleur germe de soja : hygrométrie, température, arrosage, et cela relève du secret industriel. Au bout d’une semaine, les graines de haricots mungo, désormais germées, entrent dans le process. Pour un tel produit, certaines phases sont cruciales.
Les matériels chez Heng Sieng sont particulièrement adaptés à l’activité de l’entreprise. Celle-ci dispose d’équipements spécifiques pour l’enlèvement des radicelles du soja, à partir de technologies développées en Extrême-Orient. La phase de lavage et d’essorage du produit est primordiale dans le process. L’essoreuse peut traiter 60 kg de soja en 80 secondes. Une attention de tous les instants est requise. En effet, le soja est un produit “foisonnant” et il peut rapidement s’agglomérer en une sorte de boule, entraînant un phénomène de “voûte”. Similairement, le pesage, compte tenu des différents formats développés sous la marque Sojalor (250 g, 500 g, 1, 2, 4 et 5 kg), fait l’objet d’une attention particulière.
Heng Sieng a fait le choix de deux exemplaires de la CCW R 214 WS 50 WP (série R), une peseuse associative d’Ishida. Son principe est connu : il s’agit de séparer un flux de produit en différentes bennes de pesage contrôlées par un ordinateur embarqué qui décide de la combinaison de bennes à ouvrir simultanément pour obtenir un poids total le plus proche possible du poids décidé par emballage. Il peut générer rapidement des pesées précises en sélectionnant l’association optimale du contenu des bennes avant de la relâcher dans l’emballage.

La peseuse Ishida permet de réduire les risques de pesée
En premier lieu, il y a les atouts de la machine : contrairement à une peseuse classique qui ne retient qu’une seule combinaison, la série R en calcule plusieurs, lui offrant ainsi plus de choix dans les associations. Cette capacité de sélection réduit considérablement les risques de pesées hors des limites définies tout comme ceux de surdosages. Compte tenu de la particularité d’un produit comme les pousses de soja, certaines contingences ont été prises en compte. Les bennes de pesage titrent 5 litres, légèrement surdimensionnées afin d’être en phase avec les différents conditionnements Sojalor mais aussi pour gérer la fragilité naturelle du produit. De plus, leur revêtement est en inox gaufré : la pousse de soja étant humide, une telle structure lui évite de coller à la paroi. Les cadences obtenues par les deux machines sont de 17 coups/min pour les sacs de 4 kg, et de 38 coups/min pour les sachets de 400 g. Le débit des peseuses est entravé par l’ensacheuse verticale placée en dessous. Sinon, elles pourraient assurer 35 et 80 coups/min. Même si les retombées de la crise de l’E. Coli du printemps dernier (Heng Sieng a perdu jusqu’à 40 % de chiffre d’affaires en juillet et août derniers, mois heureusement plutôt “creux”) auront leur mot à dire, l’entreprise entend, à terme, ajouter une troisième ligne de conditionnement à son parc.