Mise en marché de l’endive
Perle du Nord propose la création d’un bureau unique de vente
Il se passe toujours quelque chose à l’AG du Marché de Phalempin. L’an passé, André Tondeur, le président de cette coopérative légumière du Nord, annonçait la création imminente d’une AOP. Prenant tout le monde de vitesse, il fera néanmoins machine arrière faute de consensus entre OP.
Un an plus tard, le directeur général de Perle du Nord lève un coin du voile du projet qui doit être présenté aux six actionnaires de la SAS Perle du Nord le 23 février. Invité le 19 février à Phalempin, il a consenti à en dire un peu plus sur ce qui devrait « être la stratégie de Perle du Nord des dix prochaines années ».
Un pari un peu fou, une ambition démesurée ? On jugera sur pièce. Pour lui, plus question de produire des kilos d’endives, mais de ne proposer aux circuits commerciaux que des “unités de vente consommateur”. « Des endives qui ont moins de 160 g », ajoutait-il. Perle du Nord devrait également proposer une nouvelle segmentation. Adoptera-t-elle la segmentation culinaire à l’image de celle de la pomme de terre (salades, tradition, IV e gamme, cocktail…) ? Mais c’est la création d’un bureau unique de vente, évoqué à demi-mot par André Tondeur, qui devrait révolutionner demain les pratiques commerciales. Pour réussir cette tentative d’organisation du marché, il faudra obtenir des points d’accord entre les OP. « Car pour retrouver une véritable organisation, Perle du Nord veut rassembler plus large que ses six actionnaires fondateurs », a déclaré Christophe Levyfve en l’absence d’Hugues Moilet, nouveau président de Perle du Nord.
« Une inorganisation dont les endiviers seraient responsables », a affirmé l’ensemble des professionnels aux premiers rangs desquels, Daniel Bouquillon, président de la FNPE. Mais les producteurs ne sont-ils pas là pour produire, et les instances de mise en marché pour commercialiser une production conforme aux souhaits des consommateurs ? Faut-il réellement faire porter le chapeau de l’inorganisation à l’ensemble des producteurs d’endives qui auront passé un mauvais quart d’heure durant cette AG ?
« En tout cas, nous n’avons toujours pas trouvé le bon système commercial de l’après-cadran », a conclu Philippe Bauwin. A moins qu’un bureau unique...