Paysans du Ventoux & Val de Nesque :
La Sica Val de Nesque a annoncé un rapprochement imminent avec la Sica Paysans du Ventoux pour résister aux pressions du marché. Un regroupement de l’offre et des moyens est prévu.
Conséquence de la crise, volonté d’une organisation plus efficace ou conjonction des deux éléments, Alain Salignon, président de la Sica Val de Nesque, a annoncé un rapprochement imminent avec la Sica Paysans du Ventoux.
“Les petites structures ne sont plus assez fortes pour résister individuellement aux pressions du marché. Notre conseil d’administration se pose de nombreuses questions et réfléchit à de nouvelles pistes. Dans l’immédiat, nous allons vers un regroupement de l’offre et des moyens – commerciaux et techniques – avec la Sica Paysans du Ventoux. Et peut-être devrons-nous aller plus loin. Les Sica ont été une solution, mais dans la crise et l’évolution du commerce, nous devons exploiter de nouvelles possibilités pour aller chercher sereinement de nouveaux marchés. D’ailleurs, il n’est pas exclu que le cercle s’agrandisse.”
Volumes en hausse, mais chiffre d’affaires en baisse
La Sica Val de Nesque a pris la crise de plein fouet, ce qui laisse imaginer l’ampleur des dégâts sur des structures plus fragiles. Bien que les volumes aient été en hausse (+ 16,4 %), son chiffre d’affaires (6,5 millions d’euros) a régressé de 5,3 % engendrant une perte de 75 000 euros. “Nous l’avons compensé avec nos réserves financières, ajoute Olivier Salignon directeur de la Sica, mais il est bien clair que nous ne pourrons nous le permettre toutes les années.” L’an dernier, Val de Nesque a commercialisé 4 599 t, ce qui correspond au maximum de ses capacités. Les volumes de cerises ont été à la hausse (1 195 t) “et auraient dû être encore plus importants si la crise n’avait pas contraint les producteurs à laisser les fruits sur les arbres.”
En raisin, l’augmentation se poursuit à 2 618 t. Le Muscat progresse, l’AOC reste une niche (27 t) comme le bio (11 t). Le fait marquant de la campagne raisin de table est l’augmentation des barquettes qui passent de 14 à 78 t. En fruits d’été, l’abricot et la prune (495 t) représentent l’essentiel des volumes (785 t). Concernant ses réseaux de commercialisation, et c’est peut-être une autre explication au rapprochement, la Sica doit désormais composer avec les GMS. Si elle avait acquis sa notoriété avec les grossistes, bien que “la qualité reste le fil rouge la stratégie de Val de Nesque”, l’écart se creuse entre les deux circuits.
Aujourd’hui, la grande distribution représente 47 % des débouchés pour 37 % pour les grossistes. L’export absorbe 10 % des volumes et reste indispensable pour l’équilibre des comptes de la Sica. D’où “l’intérêt de la qualification des exploitations qui est un premier pas vers EurepGap”, devait conclure Olivier Salignon.