Patriotisme économique
C’est donc vers une mise en avant de l’origine France que semble se diriger la filière fruits et légumes. Sollicités par Luc Métral à l’occasion de l’AG de l’Aneefel (lire ci-contre), les représentants de la grande distribution ont reconnu que “c’était jouable”. A la grande satisfaction des producteurs et des expéditeurs présents. Directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, Michel Cadot a précisé que rien n’interdisait dans la législation de faire des promotions sur l’origine France. Simplement, une telle promotion ne peut pas bénéficier de fonds publics. Alors, verra-t-on apparaître dans les rayons une nouvelle segmentation, la segmentation par origine ? C’est un peu tôt pour le dire, même si les propos entendus vendredi allaient bien au-delà de la simple déclaration d’intention. Si une telle initiative voit le jour, il faudra le faire dans les règles de l’art (surtout quand il s’agit des règles communautaires). Il faudra aussi veiller à ne pas froisser les importateurs en utilisant des discours un peu trop agressifs (et ne pas oublier que la France est par ailleurs exportatrice…). Il faudra tenir compte aussi des grossistes dont le positionnement stratégique les place en “représentants des terroirs du monde”. Le patriotisme économique est à la mode. Dans les F&L, il est déjà pratiqué avec succès en Suisse ou au Royame-Uni. Alors, pourquoi pas chez nous ?