Campagne 2011-2012
Pas d’accord entre McCain et les 800 livreurs du Gappi
Des positions trop éloignées n’ont pas permis d’accord avant l’assemblée du Gappi. Les deux parties vont néanmoins travailler à la mise en place d’un contrat unique dès 2012.
Les représentants des livreurs proposaient 20 à 25 % de hausse ; McCain, de 8 à 12 % selon les variétés. L’AG du Gappi du 9 février à Arras, n’a donc pas entériné d’accord entre l’industriel et ses 800 livreurs. On reste pour l’instant sur la proposition de l’industriel à un moment où les relations sont extrêmement tendues dans les négociations tarifaires entre la grande distribution (FCD) et l’industrie alimentaire. En 2010, les producteurs n’avaient pu éviter une baisse de 6 à 10 % selon les variétés, après deux années de forte hausse en 2007 et 2008 (+ 28 %) et la reconduction des prix 2008 en 2009. Quoi qu’il en soit, toute hausse est difficile à transposer sur le terrain, tant les proportions des contrats “mini-maxi”, annuels, pluriannuels et la partie que chaque producteur essaie de négocier en libre varient selon les livreurs. « Le prix est une chose, mais ce qui nous importe le plus, c’est la recette/hectare », expliquait à Fld Eric Delacour, président du Gappi peu avant la réunion. De son côté, Jean Bernou, président de McCain Europe Continentale, reste optimiste sur l’issue de la négociation. Les deux représentants se disent prêts à mettre à plat tous les contrats et à travailler pour un contrat unique pour 2012. « Mais un contrat gagnant-gagnant », souligne Eric Delacour. Le président du Gappi n’abandonne pas l’idée d’un contrat incluant une partie fixe (mais dont la rentabilité devrait être validée en fonction des coûts de production des planteurs) et une partie aléatoire indexée sur “des indicateurs indiscutables” pour tenir compte des variations de marché. La négociation se tient dans un contexte de brusque retournement du marché de la pomme de terre industrielle dont les prix à la production ont été multipliés par quatre en l’espace d’un an, passant de 69 à 250 €/t de janvier 2010 à janvier 2011. Enfin autre élément à prendre en compte : la tentation des producteurs à se diriger vers des productions beaucoup plus rentables que la pomme de terre (céréales notamment), voire de quitter l’industriel français pour ses concurrents belges ou hollandais.