Paradoxes

On ne compte plus ces derniers temps les initiatives, articles de presse et autres conférences traitant de l'agriculture urbaine. Elles fleurissent. L'agriculture urbaine est bien un sujet d'actualité (on n'y échappera pas) mais c'est aussi et surtout un sujet à la mode.
On en parle beaucoup (on parle d'ailleurs surtout de l'agriculture intra-urbaine) mais peu de vrais projets, viables et vraiment utiles à la cité voient le jour. C'est connu : les aboiements des roquets font plus de bruit que ceux des saint-bernards. Certes, nous n'en sommes qu'au début.
Caprice de bobos, utopie écologique ? Les toits maraîchers et les fermes verticales naissent pourtant de décisions politiques… Quelle ironie quand on sait le peu de considération que certains d'entre eux accordent aux – vrais – producteurs ! Véritable paradoxe aussi celui du citoyen qui, comme le souligne très justement le président de Légumes de France, Jacques Rouchaussé (lire p. 22), d'un côté dénigre la culture hors-sol quand elle est en milieu rural et s'extasie devant un projet de ferme verticale ! Peut-être faudra-t-il en passer par là pour reconnecter le citoyen à l'agriculture ? Car quelle que soit sa forme, l'agriculture urbaine joue, il est vrai, un rôle pédagogique au cœur des villes, ces agglomérations qui englobent nombre d'habitants totalement déconnectés, depuis une ou deux générations, de la ruralité.