P. Bauwin : une interprofession à deux niveaux d’intervention
La région Nord-Pas-de-Calais n’a pas échappé à la crise de 2004 : des fruits à pépins à l’oignon, de l’endive à la chicorée frisée, et du poireau au chou-fleur, toutes les productions ont souffert. Quels sont les remèdes à la crise ?
Philippe Bauwin, le président du Celfnord, qui vient de tenir son assemblée annuelle, a vu passer les réformes, les audits, les circulaires, les arrêtés et règlements qui n’ont pas pour autant solutionné les problèmes d’“une filière dont l’interprofession est toujours en panne”.
Lutter contre le manque de coordination
Le président de Fedecom explique : “Nos familles passent plus de temps à s’auditer et à conseiller les autres, plutôt que de se prendre en charge ou de se réformer de l’intérieur”. C’est pourquoi Philippe Bauwin a des propositions pour lutter contre le manque de coordination entre structures de première mise en marché.
Tout d’abord, il s’agit de connaître le potentiel de production et le président du Celfnord de proposer, par exemple, la déclaration obligatoire de tous les producteurs aux comités de bassin. Il semblerait que l’idée puisse faire son chemin, comme c’est le cas en pomme de terre. “Ce n’est pas du tout le même état d’esprit qui prévaut dans le cas de l’extension des règles aux non-adhérents”, explique-t-il. Puis Philippe Bauwin demande que “les comités de bassin”, chargés de coordonner l’action des OP à l’échelle d’un bassin de production, soient pleinement reconnus comme association d’organisation de producteurs (AOP).
L’AOP pourrait ainsi coordonner l’action des OP et des producteurs associés, prévenir les crises, s’impliquer dans la gestion des programmes opérationnels et s’assurer de l’application de l’extension des règles. En regroupant OP, producteurs-vendeurs et expéditeurs, il s’agit surtout de constituer un groupe homogène de metteurs en marché permettant d’infléchir les rapports de force entre production et distribution.
Deux niveaux d’intervention pour un bon fonctionnement
Et, pour Philippe Bauwin, “reste le dossier très sensible de l’interprofession” pour lequel il lui est demandé personnellement de s’investir, pour sa refondation et sa remise en marche. Et pour un meilleur fonctionnement, le président de Fedecom y distingue deux niveaux d’intervention.
Le premier est celui d’une interprofession, type Interfel qui a travaillé avec succès depuis trente ans. Le second niveau s’appuierait sur des commissions interprofessionnelles de première mise en marché, “plus business, plus régionales et plus commerciales”, à l’image de ce qui a été créé dans le Nord-Pas-de-Calais avec la Fédération du Commerce de l’Endive (FCE).