Allemagne
Oxfam met en lumière le marché de la banane équatorienne en Allemagne
Selon l’ONG Oxfam, la production de plusieurs milliers d’hectares de bananeraies non inscrits au registre équatorien entraîne les prix à la baisse en Europe en créant un marché parallèle.
Sous le titre “La banane au goût amer”, l’organisation non gouvernementale Oxfam vient de rendre un rapport accablant tant pour les exportateurs équatoriens que pour les distributeurs de bananes en Allemagne. Selon la presse outre-Rhin, Oxfam accuse les enseignes Edeka, Rewe, Aldi, Lidl et Metro d’acheter des fruits dans des plantations aux conditions antisociales. Pour Franziscka Humbert, qui a rédigé le rapport chez Oxfam, « les salaires sont un véritable problème ». De plus, des produits phytos interdits étaient propagés dans les plantations. Edeka a répondu que l’ONG ne “détenait pas toute la vérité” car les productions qu’elle achète répondent aux standards GlobalGap et propose six bananes différentes selon qu’elles sont bio, équitables sous le label privé Edeka Selection. Metro a rappelé qu’il ne se fournissait qu’auprès de fournisseurs reconnus comme Dole Fresh Fruit Europe OHG qui interdit le travail des enfants, le travail forcé... Selon les conclusions d’Oxfam que nous nous sommes procurées « l’Allemagne est un marché très important qui achète à bas prix. La banane constitue un ingrédient important de l’alimentation allemande. C’est un produit très peu cher : un kilo de bananes coûte moins qu’un kilo de pommes ». Selon les données du Bureau fédéral des statistiques allemandes, le prix banane consommateur a diminué de 10 % depuis 2000. Par ailleurs, Oxfam souligne : « Selon le registre de la banane d’Equateur, dans le pays il existe 7 734 propriétés correspondant à 170 000 ha. Toutefois, dans le pays, 100 000 ha ne sont pas enregistrés, ce qui correspond à 6 000 plantations. Et ces propriétés “neuves” comme elles ne sont pas enregistrées ne peuvent exporter seules et doivent vendre aux plus offrants ce qui entraîne un marché parallèle ou marché dit “spot”. » Et ces fruits sont ensuite vendus sur le marché européen et concurrencent les bananes vendues au prix fixé par le ministère équatorien à l’année. Aussi Oxfam recommande aux distributeurs de garantir, entre autres, le prix sur un an et ne pas acheter de fruits sur le marché parallèle.