Disparition
“On aimerait avoir plusieurs Jean-Claude Lejob”
Ancien président de Felcoop et du CTIFL, défenseur infatigable de la filière, homme d’action et de réflexion, Jean-Claude Lejob est décédé le 29 mai à l’âge de 69 ans.
Pour la première fois, Jean-Claude Lejob n’avait pas assisté le 20 avril à l’AG de sa coopérative, Solarenn. L’homme se savait malade et pratiquement condamné. Ses amis bretons ou parisiens avaient profité de cette journée pour le visiter ou lui transmettre des témoignages de soutien et de sympathie. Après le décès d’Alexis Gourvennec en février, c’est sans nul doute l’autre figure de la filière légume bretonne qui a disparu ce mardi 29 mai à l’âge de 69 ans. Ce producteur a 35 ans lorsqu’il accède, en 1973, à la présidence de la coopérative “Le Groupement Maraîcher Rennais” (qui deviendra plus tard Solarenn). Il devient administrateur de Felcoop, puis vice-président en 1974. Il sera élu président de la fédération des coop de f&l en 1990, responsabilité qu’il assumera jusqu’en 2002. « Jean-Claude est élu à la présidence de Felcoop en mars 90, sans être candidat ni même présent à l’élection, se rappelle Jean-Michel Delannoy, son successeur à Felcoop. En effet, pendant la nuit, une tornade a complètement ravagé un hectare de ses serres. Il est bouleversé. Bouleversé, il le sera encore davantage quand il verra arriver tous les adhérents de sa coopérative pour l’aider à déblayer et à tout reconstruire. »
C’est au titre de Felcoop qu’il siégeait au conseil d’administration de Coop de France. C’est également à ce titre qu’il sera nommé en 2002 à la Commission d’examen des pratiques commerciales.
L'autre “passion” professionnelle de Jean-Claude Lejob a été le CTIFL. Il a été président du centre technique interprofessionnel des fruits et légumes de 1995 à 2006. C'est peu de dire que sa présidence aura marqué le centre par les chantiers qu’il aura engagé et mené à terme : modernisation des installations, adaptation des statuts pour assurer des échanges pluriels entre les professionnels, et surtout mise en place de la taxe fiscale affectée qui a permis de pérenniser les ressources du CTIFL. Le tout avec le souci permanent du dialogue entre les différentes familles professionnelles. « Tisser des liens entre tous les professionnels de la filière a été l'une des plus grandes satisfactions de mes onze années de présidence », devait déclarer Jean-Claude Lejob en quittant ses fonctions. En lui remettant les insignes de Commandeur du mérite Agricole en janvier 2006, Dominique Bussereau, alors ministre de l’Agriculture, avait déclaré : « On aimerait avoir plusieurs Jean-Claude Lejob. »