OMC : l’essentiel c’est de signer
Les dirigeants de l’OMC et de l’Union européenne ont-ils perdu les fondamentaux de leur métier ? On peut se poser la question quand on observe ce qui se passe avec le dossier du tarif douanier pour les importations de bananes. A force d’aller à marche forcée vers un accord, ils prennent le risque d’aboutir à un compromis qui sera caduc, à peine l’encre sèche. Pascal Lamy, directeur de l’OMC, est disposé à faire signer le projet d’accord, sans le Panama, opposé au texte actuel. Ce dernier pourra sans problème attaquer ledit accord dès le lendemain. Le Honduras, de son côté, a fait l’objet d’un coup d’Etat et le gouvernement actuel n’est reconnu par aucun pays. Il n’a donc aucune légitimité pour signer un accord international. Deux pays vont manquer à l’appel : qu’importe répondent en chœur l’UE et l’OMC. L’essentiel est de signer. Pourtant, le dossier banane ne bloque en rien les négociations du cycle de Doha. Pourtant les pays producteurs européens et ACP ont pris une position claire le 19 juin dernier. Quant aux pays latino-américains disposés à signer l’accord, ils doivent encore s’entendre sur le délai entre chaque étape et sur le rythme annuel de réduction du droit de douane. C’est-à-dire sur l’essentiel. Tant pis : pour Bruxelles et Genève, l’important c’est de signer.