Plants transgéniques
OGM : l’allemand BASF tire un trait sur l’Europe
BASF annonce l’arrêt de la commercialisation et du développement de toutes ses pommes de terre OGM en Europe. Il renonce même à poursuivre les processus d’homologation en cours.
BASF, le numéro un mondial de la chimie, a annoncé le 29 janvier avoir décidé de retirer ses demandes d’autorisation de commercialisation de ses trois variétés de pommes de terre génétiquement modifiées Fortuna, Amadea et Modena dans l’Union européenne. « La poursuite d’investissements dans ces projets ne peut être justifiée en raison des incertitudes au niveau du cadre réglementaire et des menaces de destruction de champs », a expliqué le groupe allemand dans un communiqué. Déjà le 16 janvier 2012, le groupe de Ludwigshafen avait annoncé l’arrêt « du développement ainsi que de la commercialisation de tous ses projets OGM exclusivement destinés au marché européen ». Mais le chimiste avait déclaré vouloir « poursuivre les processus d’homologation entamés », tout en annonçant qu’il concentrait désormais ses efforts de recherche en Amérique du Nord, en Amérique du Sud ainsi qu’en Asie, zones dans lesquelles les populations ne manifestent pas autant d’hostilité envers les OGM. BASF avait également bataillé très longuement pour obtenir l’autorisation de mise en culture de sa variété Amflora par l’EFSA (agence sanitaire européenne), une variété OGM dont la richesse en amidon aurait pu lui procurer un succès commercial auprès des amidonniers européens. Son lancement fut un échec. Cette annonce intervient alors que la Pologne interdisait le 2 janvier dernier la culture d’Amflora sur son sol ainsi que celle du maïs MON 810. Ces deux arrêtés devaient entrer en vigueur le 28 janvier 2013. Cette décision de la Pologne faisait suite au vote du sénat polonais autorisant l’enregistrement et le commerce des OGM sur le territoire polonais, jusqu’alors interdits, afin de se conformer au droit européen. Donald Tusk, Premier ministre, avait aussitôt promis qu’il interdirait la culture des OGM dans son pays. Notons enfin que la Commission européenne a démenti le gel des processus d’autorisation de cultures d’OGM jusqu’en 2014. Nommé en décembre 2012, le nouveau commissaire à la santé, le maltais Tonio Borg, s’est fixé néanmoins comme priorité de sortir de l’impasse les discussions sur la refonte de la directive encadrant ces procédures.