OCM : on ne comprend pas tout
Bien sûr, le compromis politique adopté la semaine dernière par les ministres de l’UE doit être complété par les décrets d’applications. Et il faudra être plus que vigilant car le diable se cache souvent dans les détails. Mais d’ores et déjà, il y a quelques points de la réforme qui soulèvent de gros points d’interrogation. Ainsi sur l’intégration des f&l frais dans le régime de paiement unique, la France a obtenu une disposition transitoire “permettant d’assurer l’introduction progressive de la logique du découplage dans ce secteur”. C’est-à-dire que, jusqu’au 31 décembre 2010, les producteurs français de f&l frais (surtout ceux de légumes) et de pommes de terre seront les seuls à ne pas toucher d’aides directes, et cela au nom de la distorsion de concurrence. Ces aides représentent un montant moyen de 250 E/ha. Si l’on estime qu’environ 200 000 ha pourraient être concernés, c’est 50 millions d’euros supplémentaires par an qui pourraient être ainsi directement injectés dans la production. On ne comprend pas bien l’intérêt de s’en passer et comment le fait d’en priver les producteurs diminuerait la distorsion de concurrence avec les pays qui attribuent ces aides directes !