Pyrénées-Orientales
Nouvelle mobilisation syndicale et fruits espagnols déversés à Perpignan Sud
Pour la deuxième fois cet été, des producteurs français ont déversé des fruits provenant de camions espagnols sur la chaussée au péage de Perpignan Sud. La colère monte en Espagne.
L'association catalane Afrucat réclame une indémnisation à l'Etat français pour les fruits espagnols deversés sur la route.
Les producteurs de pêches et nectarines de Pyrénées Orientales et ceux du Gard se sont mobilisés jeudi 17 au matin. Ils réclamaient la possibilité de vendre leurs marchandises et que des mesures soient prises pour lutter contre le dumping social et commercial exercé par l'Espagne. Plusieurs centaines de tonnes de fruits ont été déversées au rond-point d'entrée d'autoroute Perpignan Sud et l'exaspération a été à son comble à l'arrivée de camions espagnols. Ils ont rapidement été vidés de leurs cargaisons pêches et nectarines présentant des problèmes de normalisation et une suspicion de fruits atteints par la Sharka dont la commercialisation est interdite en France. Face aux demandes insistantes des manifestants la préfecture du département a mandaté des agents de la Dirrecte pour effectuer de nouvelles vérifications. « Nous demandons plus de contrôles, a insisté Yves Aris, président de la FDSEA 66. Il est inconcevable de trouver de la marchandise en PAV. Nous demandons instamment que les camions qui traversent la France soient tous munis de bons de commande indiquant précisément les prix, les volumes et la nature du produit. » Le différentiel prix Espagne/France est au cœur des polémiques. « Sur le marché de Madrid, les espagnols vendent leurs production autour de 1 euro. En France, les mêmes produits sont proposés à 40 ou 50 centimes d'euro. Les Espagnols doivent cesser de considérer l'export comme un dépotoir. Nous travaillons aux prix espagnoles et les espagnols aux prix marocains ! » Mais il y a aussi un malaise franco-français. « Depuis le début de l'année, nous alertons le commerce de l'explosion du verger européen, de la précocité de la campagne et il y a peu, la bascule n'avait pas été faite sur les produits français. Les stocks s'alourdissent. Prévenus, les distributeurs auraient pu réfléchir avant que le marché ne soit complétement “tanqué”. » Quelques heures plus tard, l'Espagne a réagi. La Fepex, Afrucat et la FCA se sont fendus d'un communiqué déplorant ces « actes de vandalisme qui remettent en cause la libre-circulation des marchandises en Europe » et demandant des comptes aux autorités françaises, Afrucat réclamant même des indémnisations pour les fruits déversés.