Pommes de terre - Obtention
Nouveau bureau commercial pour Solana
L’obtenteur est implanté en France depuis deux ans. Numéro trois du plant allemand juste derrière Europlant et Norika, il ouvre son bureau commercial à Châlons-en-Champagne le 1er juillet.


Solana a décidé de passer à la vitesse supérieure dans son développement en Europe de l’Ouest. La société allemande Solana vise les 400 ha de multiplication sur le territoire national dans les cinq ans qui viennent. Relativement discret jusqu’à présent dans notre pays, le numéro 3 du plant allemand vient de décider l’ouverture d’un bureau commercial à Châlons-en-Champagne le 1er juillet, une décision qui intervient trente mois après la création d’un premier bureau de liaison. Représentée par Yannick Lefevre, cette création a permis à l’entreprise allemande d’obtenir sa carte de collecteur.
« Nous avons décidé de développer la multiplication de certaines de nos variétés sur le sol français pour la production de plants destinés aux marchés de l’Europe du Sud comme l’Espagne, le Portugal ou l’Italie, confie le futur directeur général de la nouvelle structure française. Nous obtiendrons une certaine précocité. C’est important pour des marchés comme ceux de l’Egypte ou de l’Arabie Saoudite. »
Un obtenteur bien implanté à l’Est
Actuel propriétaire du groupe, Kartz Von Kameke était gros propriétaire terrien dans le Mecklembourg Poméranie Occidentale, land allemand de la partie septentrionale de l’ex-RDA. Il y développa une activité de création variétale jusqu’à la confiscation de ses terres. Contrainte de fuir le régime communiste, la famille s’installe après la seconde guerre mondiale sur le bord de la mer Baltique, à Windeby au Nord de Hambourg. Au moment de la chute du mur de Berlin en novembre 1989, Kartz Von Kameke rachète une partie des terres qu’il avait dû quitter (6 500 ha) ainsi que 3 000 ha en Pologne. Il développe la multiplication de ses variétés en propre sur un millier d’hectares et contractualise 1 200 à 1 300 ha avec d’autres producteurs.
Il possède aujourd’hui deux sociétés distinctes : une pour la création variétale qui a fêté ses cent ans d’existence en 2005 (Saka) et l’autre pour la commercialisation beaucoup plus récente (Solana). Le groupe, qui produit 2 250 ha de plants en Allemagne et 700 ha en Russie, emploie une centaine de salariés… mais reste discret sur son chiffre d’affaires.
Dès 1994, l’obtenteur allemand s’implante en Russie, en Roumanie puis en Ukraine. A cette époque, il rachète 85 % des parts de l’obtenteur hollandais Den Hartigh implanté à Emmeloord et représenté en France par Huchette-Cap Gris Nez. Il signe aussi une joint-venture avec le danois Scanax, ce qui lui permet de pénétrer les marchés du Nord de l’Europe, avant de créer son bureau de liaison en France en 2010.
Deux variétés phares
C’est à partir de cette année-là que Yannick Lefevre teste en France la multiplication des variétés allemandes : 8 ha en 2010, puis 35 ha en 2011 et 76 ha cette année… Il s’est fixé un objectif de 120 ha l’an prochain.
« Pour se développer en France, il faut passer par le développement de plants dans l’Hexagone », souligne-t-il. Solana a ainsi testé la première année une vingtaine de variétés, puis une dizaine la seconde année dans cinq régions différentes… pour ne retenir qu’un panel de trois à quatre variétés, dont deux variétés de consommation phares (Natascha et Toscana), qui ont obtenu de très bons résultats aux essais. Pour l’industrie, Verdi sera commercialisé en direct et Opal par le groupe Wecxsteen à destination du marché de la chips.
Cette année, Solana vient d’acquérir une variété du Comité Nord (le N° 001175). Le groupe allemand entretient de bonnes relations avec l’un des trois EPR français. « Nous sommes très implantés à l’Est de l’Europe, ce qui leur permet de tester également certaines de leurs variétés », souligne Yannick Lefevre.
A PotatoEurope, Solana invitera ses clients et partenaires au château de Quesny, marquant ainsi officiellement l’implantation du groupe allemand en France.