Nous étions tous des Berlinois
Pour un opérateur français des fruits et légumes (comme la plupart de ses collègues du monde entier), la migration annuelle vers Berlin tient désormais du rituel. A tel point que chacun a ses petites habitudes, son hôtel, son restaurant… On ne connaît pas encore le prénom du chauffeur de taxi, mais ça viendra. L’édition 2006 du salon Fruit Logistica (lire page 11) n’a pas failli à la tradition et une fois encore a battu tous les records : record de visiteurs, record d’exposants, record de pays représentés. La délégation française, elle aussi, a pris la mesure de l’événement : 200 exposants (50 de plus que l’année dernière) dont plus de la moitié sous le Pavillon France de la Sopexa. Bref, Berlin a, pour longtemps, supplanté toutes les autres manifestations consacrées au commerce des fruits et légumes, en Europe et dans le monde. Pour les exposants et les visiteurs, Fruit Logistica reste un salon de business où l’on fait des affaires. Mais ce salon présente aussi un autre intérêt : révéler en peu de jours et sur un espace réduit le dynamisme, la puissance et l’internationalisation du commerce des fruits et légumes. On peut le déplorer, mais on ne peut plus l’ignorer, car on ne retournera pas en arrière. Berlin, en ce sens, a une vertu pédagogique. Et il est regrettable que l’on ne croise pas davantage dans les allées de représentants des ministères, de la Commission européenne ou d’organisations syndicales. Un voyage à Berlin éviterait à beaucoup de poser les mauvaises questions.