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Crise estivale
« Nous devons reprendre très rapidement le dialogue avec les Espagnols et les Italiens »

A la suite des déclarations de Bruno Le Maire, Bruno Dupont, président de la FNPF, répond aux questions de fld.

Fld : La semaine dernière vous avez écrit à vos homologues espagnols pour quelles raisons ?
Bruno Dupont :
J’ai voulu leur rappeler que les actions menées ces dernières semaines n’étaient pas contre les produits et les producteurs espagnols, ce sont des actions qui sont liées à l’actualité que traverse la filière fruits d’été en France. Dans d’autres circonstances elles auraient pu avoir lieu à d’autres frontières. Ce qu’il m’a semblé important de rappeler, c’est qu’il était nécessaire de reprendre très rapidement le dialogue avec les Espagnols et les Italiens par le biais des groupes de contact et poursuivre le travail déjà engagé sur les aspects réglementation et normalisation à l’échelle européenne. Il faut reconnaître que durant l’été, il y a eu un léger froid... L’Espagne et l’Italie traversent aussi une crise sans précédent et il me semble intéressant que nous puissions échanger sur comment chacun règle la crise, que l’on échange sur les outils utilisés. Nous sommes étonnés de voir qu’il n’y a pas eu d’actions particulières en interne en Espagne. Des contrôles de marchandises françaises seraient prévus en Espagne le 31 août. En tout cas, je suis convaincu qu’il y aura des actions espagnoles avant la rencontre des ministres de l’Agriculture Bruno Le Maire et Rosa Aguilar, prévue le 6 septembre.

Fld : Quelle est votre réaction face aux annonces de Bruno Le Maire mardi dernier à Ille-sur-Têt ?
B. D. :
Nous avons conscience que le ministre fait ce qu’il peut pour nous aider. Plutôt qu’une manifestation à Paris, nous prévoyons de rencontrer, de secouer les élus parlementaires en leur disant de ne pas oublier qu’outre la crise économique, il existe une crise lourde pour les fruits d’été. Les prochaines réunions (mardi et mercredi) porteront sur les relations commerciales et nous attendons bien sûr beaucoup de la rencontre hispano-française. On aura une réunion spécifique ce mercredi après-midi sur les pêches-nectarines avec des questions plus spécifiques sur la qualité.

Fld : Par le biais des groupes de travail, vous avez fait des propositions ?
B. D. :
Dans le cadre de la réunion sur les relations européennes, nous avons souligné qu’il était nécessaire de préserver et respecter l’existant. Qu’il était important de reprendre la partie réglementaire en respectant les droits et devoirs des uns et des autres. Nous avons redit l’importance d’une harmonisation de l’utilisation des produits phytos et du coût de la main-d’œuvre à l’échelle européenne. D’autant plus que nous sommes dans une période de réforme de la Pac. Hier (le 25 août), nous avons longuement abordé le sujet de la compétitivité, et nous reposons la question : “A quelle Europe se prépare-t-on ?” A ce propos, nous avons quelques inquiétudes car souvent les fruits d’été sont le signe avant-coureur d’une crise qui se répercute sur d’autres productions telles que la pomme. Fin juillet, nous avons soutenu la demande de revalorisation de l’aide au retrait, mais je reste convaincu qu’il existe une autre façon d’écouler et de valoriser nos fruits, notamment par le biais de la transformation. Nous avons déjà abordé ce sujet avec Bruno Le Maire et nous allons affiner cela lors des prochaines réunions.

Fld : Que pensez-vous de l’annonce de François Fillon à propos de la taxe soda, initialement prévue pour financer la réduction des charges sociales sur les emplois permanents en agriculture ?
B. D. :
Nous avions travaillé ensemble avec le député Bernard Reynès au sujet de la réduction des charges sociales pour le travail permanent [lire aussi page ci-contre]. Il s’agit d’un jeu politique, où l’on nous ressert les plats d’un plan à un autre, c’est un peu notre inquiétude. Alors, on ne peut que regretter la récupération de l’idée de Bernard Reynès, qui devait être ciblée sur la filière fruits et légumes.

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