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« Nous devons garantir le marché national et jouer sur l'origine »

Président de l'AOP Carottes de France, Vincent Schieber fait le point sur la campagne 2014 et donne son point de vue sur le marché de la carotte.

FLD : Comment analysez-vous le marché de la carotte ?

VINCENT SCHIEBER : Nous sortons d'une campagne primeur difficile. Il y a eu un report de production de carottes de conservation. Les conditions climatiques ont donné lieu à des quantités de carottes de conservation très importantes venues se télescoper avec la primeur. Normalement en avril-mai, la carotte primeur d'Espagne arrive sur le marché. Cette année, elle n'a pas réussi à trouver ses débouchés habituels en raison de la présence de carottes de conservation de Belgique et d'Angleterre. Quand la France est arrivée, elle s'est trouvée confrontée à tous ces facteurs les marchés étaient tous saturés.

FLD : Et à la production ?

V. S. : Les rendements sont en baisse de 15 à 25 % comparés à une année normale. C'est lié à un hiver pluvieux et des semis compliqués et à des pluies défavorables en février. Nous avons subi la double peine : des résultats techniques mauvais et un marché saturé avec des prix très bas. C'est pour cela que l'on pousse un cri d'alarme.

FLD : Quelle est la solution ?

V. S. : Depuis dix à douze ans, les producteurs assurent le marché national. La France n'est pas très bien avantagée à l'export. Les productions françaises sont en baisse alors que les pays voisins augmentent en volumes. Nous devons garantir le marché national. Nous souhaitons donc défendre notre communication sur notre marché national avec le soutien d'Interfel. A prix égal, les grandes enseignes jouent la carte de l'origine France. Nous devons défendre l'origine France.

FLD : Quelles sont les données chiffrées de la carotte en France ?

V. S. : Nous produisons 300 000 à 330 000 t/an de carottes. Avec l'industrie, c'est presque le double. La primeur représente 100 000 à 120 000 t (70 000 t à peine cette année). L'export totalise 80 000 t et 120 000 t sont importées sur le marché français. Avant, le commerce extérieur de la carotte était équilibré. Et cette situation peut très bien se reproduire l'an prochain.

FLD : Le consommateur fait-il la différence entre primeur et conservation ?

V. S. : C'est une vraie réalité. Le consommateur ne fait pas la différence. Pour lui, les carottes sont toujours identiques tout au long de l'année. Le système de brossage les a rendues brillantes. Et l'avantage de la carotte primeur a été perdu il y a de cela une petite dizaine d'années.

FLD : Et la segmentation ?

V. S. : Les opérateurs réfléchissent à une segmentation culinaire par l'usage (cru/cuit), c'est une démarche complexe qui ne pourra pas se faire comme dans d'autres produits. Des entreprises, notamment semencières, s'impliquent pour avancer sur cette thématique. C'est un challenge très compliqué. La plasticité du produit est très recherchée par le consommateur. Il faudra éduquer les clients. Aujourd'hui, nous travaillons sur l'axe de communication : “Carotte un jour, Carotte toujours”. C'est en effet un légume de tous les jours. Il faut mettre en avant sa praticité car elle a une image peut-être un peu vieillotte.

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