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Interview
« Nous avons accepté l’accord de modération des marges pour clore le débat sur les marges des f&l »

Dans un entretien exclusif accordé à fld hebdo, Jérôme Bédier précise les conditions d’application de l’accord sur les marges signé par les distributeurs.

Fld Hebdo : Les représentants des producteurs de fruits regrettent de ne pas avoir été consultés avant la mise en place de l’accord de modération des marges sur la cerise. Que leur répondez-vous ?
Jérôme Bédier :
Nous sommes en contact permanent avec les producteurs sous leurs différentes formes de représentation : les AOP et les fédérations de producteurs de fruits et de légumes. La mise en place des accords de modération des marges répond à l’engagement que nous avons pris devant le Président de la République, en raison du débat incessant sur le coefficient multiplicateur et sur les prétendues marges excessives que nous pratiquerions.
S’agissant de la cerise, la décision a été prise au cours d’une réunion téléphonique qui est intervenue le 9 juin 2010, à laquelle participaient Bruno Dupont (président de la Fédération nationale des producteurs de fruits), Guy Verguin (vice-président AOP Cerise), Alexandra Lacoste (AOP Cerise), Daniel Sauvaître (président AOP Pomme-Poire), Florence Rossillion (directrice générale AOP Pomme-Poire), Pierre Diot (président du Gefel et président AOP Tomate-Concombre), Nathalie Franck (AOP Pêche-Nectarine), Vincent Faugier (AOP Abricot) et Caroline Granado (AOP Fraise).

Fld Hebdo : Au-delà de la polémique, pouvez-vous expliquer comment cet accord fonctionne ? Comment, et par qui, sa bonne application peut-elle être contrôlée ?
J. B. :
Pour l’instant, cet accord fonctionne sur une base volontaire et expérimentale, en toute transparence vis-à-vis des producteurs et des Pouvoirs publics. Les enseignes donneront des informations sur les modalités de son application qui s’effectuera dans le cadre légal, après le vote de la loi LMA.

Fld Hebdo : Ce mécanisme d’accord de modération des marges est considéré par de nombreux opérateurs de la filière (y compris des distributeurs) comme un “gadget” créé sous la pression de l’Elysée mais qui n’aura guère plus d’efficacité que les différents mécanismes inventés par le passé (coefficient multiplicateur, double affichage, etc.). Qu’en pensez-vous ?
J. B. :
L’accord de modération des marges résulte de la pression exercée, non pas par l’Elysée, mais par les producteurs. Dès qu’un produit agricole rencontrait une situation de crise, le débat venait immanquablement sur les marges et sur le coefficient multiplicateur, avec d’ailleurs des conséquences très négatives pour l’image et la vente des produits. Nous avons toujours lutté contre ce que nous avons appelé les “farces et attrapes” comme le coefficient multiplicateur ou le double affichage. Nous avons finalement accepté l’accord de modération des marges pour clore définitivement le débat sur les marges excessives des distributeurs sur les fruits et légumes en temps de crise.
Cela montre notre souci de transparence alors même que nous sommes systématiquement mobilisés dans chacune des crises pour faire des offres compétitives aux consommateurs sous toutes les formes possibles, y compris les ventes au déballage.
Maintenant, tout ceci ne peut exonérer les filières du vrai travail de fond sur l’organisation de la production et sur la mise en compétitivité des produits nationaux.

Fld Hebdo : Plus généralement entre la discussion sur la LMA, le vote sur le périmètre de référence des Min, cette réunion distribution-production à l’Elysée, l’ambiance au sein de la filière est plus que tendue. La nouvelle gouvernance tarde à se mettre en place et plusieurs familles professionnelles “réfléchissent” sur la suite de leur participation à Interfel. Quel regard portez-vous sur ce climat ?
J. B. :
L’union est toujours un combat, mais l’interprofession ne peut bien travailler que si elle est concentrée sur son vrai métier qui est de parler du produit, d’en améliorer les caractéristiques, de faciliter le dialogue sur les choix stratégiques pris par les uns et les autres, et d’échanger des informations pour mieux anticiper les situations conjoncturelles et structurelles. Malheureusement, l’interprofession a toujours souffert d’interférences politiques avec le gouvernement ou le syndicalisme. A nous de continuer à construire ces interprofessions économiques à l’abri des champs de force politiques. La loi de modernisation de l’agriculture doit nous y aider.

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