Ile-de-France
Nourrir Paris, le Cervia veut faire le point
Le 4 juin, le Cervia organise dans l’hémicycle du Conseil régional d’Ile-de-France un colloque sur le thème de l’approvisionnement de la capitale et de ses environs.
« Aujourd’hui, les Franciliens sont ignorants quant à l’organisation de l’arrivée des aliments dans leurs assiettes », explique Danielle Meyrueix, la directrice du Cervia, le centre de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire d’Ile-de-France. Les gens ne quittent pas les villes et il existe une cassure totale avec la production agricole. » En effet, la moitié du territoire de la région est agricole et 84 % de la surface agricole est dédiée aux céréales. « Or, les gens ont presque honte des grands céréaliers. » Pour remédier à cette méconnaissance, le Cervia a donc décidé de diffuser au plus grand nombre les résultats de deux études. L’une sur le comportement de consommation des Franciliens, réalisée par l’Isara de Lyon et présentée fin novembre lors des rencontres annuelles du Cervia. La deuxième – fait en ce moment l’objet d’un appel d’offres – portera sur l’approvisionnement et la logistique mise en place pour nourrir Paris et ses environs. « Cette étude sera réalisée en partenariat avec le marché de gros de Rungis (la Semmaris) et l’Etat (le ministère de l’Agriculture). Nous voulons une vision scientifique de la réalité quant à l’approvisionnement de la capitale », ajoute Danielle Meyrueix. Et pour parfaire l’exposé, le Cervia présentera l’exemple d’une autre capitale européenne (Berlin ou Londres, le choix n’est pas encore arrêté). « Le but de ce colloque n’est pas de faire de la communication pour de la communication, mais plutôt d’exposer les faits et de démontrer que la logistique mise en place pour nourrir la capitale est exceptionnelle. »
Quant aux circuits courts, très à la mode ces derniers temps, Danièle Meyrueix veut rester prudente. « Ces circuits courts ont toujours existé. Aujourd’hui dans un contexte de mondialisation, le circuit court c’est la France. Prenez l’exemple de la pomme, le Val-de-Loire est un circuit court comparé à la pomme chinoise ! » Et de fustiger les associations de consommateurs qui demandent que les champs de céréales soient destinés à la production de légumes. « Faisons attention à ce que les terres agricoles ne deviennent des terres très élitistes. Imaginez si on transformait les champs de céréales en Amap, si un groupe de consommateurs détenait la production que feraient les autres consommateurs ? Ils seraient forcés de consommer des aliments venant de bien plus loin. »