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INTERVIEW d’arnaud Delacour, président de l’ITPT
”Notre recherche est ancrée dans un schéma européen”

Fld : Le 15 novembre 2006, la FNPPPT faisait savoir qu’“elle ne trouvait pas sa place dans le nouvel ITPT”, entraînant de fait son absence dans le nouveau schéma. Pouvez-vous nous dire exactement où en est désormais la réforme de l’ITPT ?

Arnaud Delacour : Les conclusions de l’audit nous ont amenés à envisager l’organisation future de la recherche selon deux schémas. Soit on faisait un partenariat extrêmement étroit avec Arvalis en s’appuyant sur un pilier amont (la FNPPPT) et sur un pilier aval constitué par les deux interprofessions (CNIPT et GIPT), soit on fusionnait l’ITPT dans Arvalis, permettant, de fait, une simplification des schémas de décision. Nous avons été extrêmement loin dans notre réflexion sur l’organisation de ce futur schéma de gouvernance pour permettre aux Plants de s’intégrer dans notre démarche, mais nous avons achoppé sur le plan budgétaire.

On peut, en effet, tout à fait admettre que la Fédération des Plants puisse rester indépendante et maîtriser sa propre recherche. Par contre, il nous était difficilement acceptable d’inclure dans nos actions des programmes de recherche que les Plants jugeaient d’intérêt collectif, alors qu’ils ne rentraient pas dans nos priorités. Notre contrat d’objectif nous impose que le processus de décision fixant la priorité des axes de recherche soit collégial et que le processus de restitution soit complètement transparent. Soit les Plants rentraient dans un tel schéma, soit ils souhaitaient garder une recherche totalement privée avec les avantages de la recherche privée que sont l’autonomie de décision et l’autonomie de restitution. Mais ce n’était pas notre fonctionnement.

C’est à partir d’un tel constat que nous avons décidé de ne pas poursuivre la discussion et que les Plants n’ont pas reconduit leur convention avec Arvalis.

Lors du conseil d’administration du 15 novembre 2006, le CNIPT et le GIPT ont donc donné leur accord pour une fusion de l’ITPT dans Arvalis. Ce pôle “pommes de terre” constitué au sein d’Arvalis avait en outre les faveurs des Pouvoirs Publics qui voyaient là une simplification de des financements de la recherche. Mais la porte reste toujours entièrement ouverte à la famille des “Plants” dans le cas où il changerait d’avis.

Fld : Justement venons-en à la nouvelle organisation de cette recherche. En quoi la fusion de l’ITPT peut-elle simplifier les schémas de décision et comment va-t-elle concrètement s’organiser sur le terrain ?

A. D. : Nous sommes toujours sur la même architecture que nous avions définie dès le départ. Notre recherche s’organisera selon trois niveaux. Il y aura d’abord un Comité d’Orientation Scientifique et Technique (Costec) composé d’éminents chercheurs de l’Inra, du Cemagref, du CEA, du CNRS… qui possèdent une vision à long terme de la recherche.

Il y a ensuite un Comité Technique qui réunit globalement tous ceux qui ont une expertise technique dans la filière pommes de terre, qu’ils soient de groupements ou de firmes privées. Ce Comité Technique définira les programmes de recherche à mener au sein d’Arvalis et donnera des orientations de programme pour les prochaines années sur la base de son expérience ou des orientations qui pourraient lui être données par le Costec.

Enfin, le comité de pilotage des programmes sera composé des présidents, des directeurs et directeurs adjoints des interprofessions. Il sera chargé de trouver les sources de financement publiques ou privées pour les axes de recherche définis.

Nous sommes actuellement en train de finaliser cette nouvelle organisation que je présenterai au conseil d’administration du 5 juin prochain ainsi qu’à l’assemblée générale du 21 juin prochain.

Fld : L’absence des plants dans le nouvel ITPT ne va-t-elle pas réduire vos ambitions européennes ?

A. D. : Arvalis possède une position stratégique au cœur de la recherche européenne. C’est pourquoi nous avons souhaité engager cette réforme de la recherche “pommes de terre”.

Par ailleurs, nous savons pouvoir compter sur le directeur général adjoint d’Arvalis, Gérard Morice, qui est également le responsable des relations avec l’ensemble des instituts européens au sein de l’ACTA.

Cette position au sein d’Arvalis permet de nouer différents partenariats et conforte la transversalité entre filières végétales de nos axes de recherche. Aujourd’hui, on a déjà une recherche européenne qui s’intéresse à des sujets comme l’aptitude de certaines variétés à mieux résister aux attaques de pucerons, évolution des sucres durant le stockage… Nous sommes complètement ancrés dans ce schéma européen.

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