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Circuits courts : la baisse généralisée des ventes est-elle confirmée ?

A contre-courant de certaines analyses, le Réseau Mixte Technologique (RMT) Alimentation locale indique que la tendance générale est à l’augmentation des ventes en circuits courts par rapport à avant la crise Covid.

40% des points de ventes ont effectivement connu une baisse de leurs ventes, mais la même proportion a observé une hausse.
© RMT Alimentation locale

Avec la pandémie, les circuits courts ou de proximité ont connu une forte progression pendant les périodes de confinement. Par la suite, le secteur semble avoir connu un « trou d’air » avec des difficultés vécues par des producteurs en vente directe ou bien de points de vente en circuits courts. Qu’en-est-il vraiment ?

Le Réseau Mixte Technologique (RMT) Alimentation locale, réseau d’acteurs de la recherche, du développement agricole et rural et de la formation dédiés aux circuits courts, vient de rendre les résultats d’une enquête. Elle montre que les évolutions vécues résultent de causes multiples et que la crise de la Covid-19 continue à rebattre les cartes dans le secteur de la distribution alimentaire et dans les territoires.

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L’enquête en ligne a comporté 5 questionnaires différents afin de croiser les données : producteurs, consommateurs, accompagnateurs de circuits courts, professionnels de l'alimentation (artisans, transformateurs…) et points de vente en circuits courts. Plus de 800 réponses ont été recueillies et traitées.

Un bilan plus nuancé que prévu

Premier résultat, pour RMT Alimentation locale, il n’y a pas de baisse généralisée des ventes en circuits courts, par rapport à la situation avant la crise. 40% des points de ventes ont effectivement connu une baisse de leurs ventes, mais la même proportion a observé une hausse. Au niveau des producteurs, le chiffre d’affaires a été similaire à celui de 2019 pour plus de la moitié d’entre eux, en hausse pour plus de 25%. Les baisses n’ont pas touché systématiquement tous les produits ou tous les modes de distribution. Les produits frais, les marchés et les ventes à la ferme paraissent moins affectés.

 

Anticipations trop optimistes

Les baisses de vente ne relèvent pas d’une cause unique. L’enquête souligne qu’aucun facteur en particulier ne caractérise les difficultés rencontrées. « Elles sont souvent liées à des anticipations trop optimistes, note RMT Alimentation locale, Les points de vente en difficulté signalent fréquemment avoir pensé que la demande très forte pendant le premier confinement allait durer. Pour y répondre au mieux, ils ont investi, par des embauches ou des équipements. Une demande stagnante depuis quelques mois, alors que les frais de structure augmentent, suffit à créer un sentiment de menace, voire à mettre certains en difficulté économique ».

Un consommateur qui a évolué

RMT Alimentation locale précise que les consommateurs ont bien modifié leurs achats en circuits courts depuis le début de la crise. Ceux qui fréquentaient déjà ce type de distribution ont augmenté leurs dépenses. Certains des « nouveaux venus » à l’occasion du confinement n’ont pas forcément inscrit les circuits courts durablement dans leur pratique d’achat. D’autres consommateurs ont aussi changé de circuit court pendant la période.

« Un point de vente qui captait auparavant toute la demande doit partager sa clientèle avec un nouvel arrivant ou avec le supermarché d’à côté » souligne RMT Alimentation locale. Il est vrai aussi que la distribution traditionnelle a été prompte a intégrer des produits locaux, si ce n‘est de circuits courts, dans leurs assortiment.

 

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