D’une semaine à l’autre
Nicolas Sarkozy attendu de pied ferme dans le Vaucluse
La table ronde sur les fruits et légumes organisée le 22 septembre au ministère de l’Agriculture n’a pas calmé la colère des agriculteurs qui continuent leurs différentes actions.
C’est un déplacement sous haute surveillance qu’effectuera Nicolas Sarkozy, ce mardi 29 septembre, à Avignon. Des mesures exceptionnelles ont été prises afin d’éviter au Président de la République d’être chahuté lors de son intervention sur le techno pôle d’Agroparc (cf. notre alerte fld du 25 septembre). Bien que cette visite présidentielle ne soit pas organisée sur le thème de l’agriculture, les agriculteurs sont déterminés à se faire entendre. Une délégation inter-régionale (Paca, Languedoc-Roussillon) de producteurs de fruits et légumes, conduite par André Bernard, président de la FDSEA 84, sera reçue par le conseiller agricole du Président, Christophe Malvezin.
Une table ronde qui n’a pas tourné très rond
La colère paysanne n’a pas été calmée par la table ronde sur les f&l organisée le 22 septembre au ministère de l’Agriculture. Il faut bien dire que les résultats de cette rencontre n’étaient pas à la hauteur des espérances des producteurs. Le principal dossier, celui de la réduction des charges pesant sur le travail, n’a pas abouti à une décision immédiate. « Un consensus s’est dégagé pour orienter les travaux vers une diminution des charges patronales sur les contrats de travail saisonniers », indique le communiqué du ministère afin de renvoyer à un nouveau rendez-vous fin octobre. Relevons aussi la décision d’améliorer l’encadrement des pratiques commerciales par le biais d’une contractualisation écrite. Un groupe de travail sera créé dans le cadre de la préparation de la loi de modernisation de l’agriculture. Seule avancée réellement concrète : le dispositif d’assurance-crédit à l’export adapté au secteur des fruits et légumes. Il sera disponible fin septembre.
Table ronde : chamailleries professionnelles devant les ministres Novelli et Le Maire
Est-ce parce qu’il n’avait pas grand-chose à annoncer ? En tout cas, Bruno Le Maire a décidé d’écourter la réunion. D’ailleurs, les journalistes ont été prévenus qu’ils devaient rejoindre le ministère plus tôt que prévu pour le point presse. Le point fort de cette matinée de travail aurait dû être les annonces sur la baisse du coût du travail. Il semble que Bruno Le Maire avait une mesure toute prête. Mais les représentants de la production se sont durement affrontés pendant la réunion, devant les deux ministres. Deux thèses étaient opposées : la première privilégiait une mesure immédiate de baisse des charges pour l’emploi saisonnier, la seconde voulant étendre cette baisse à l’ensemble des salariés agricoles.
Le ministre n’a pas caché sa surprise devant ce désaccord : « C’est aux producteurs de travailler » pour préciser leurs demandes. « La balle est dans leur camp », a-t-il déclaré au cours de la conférence de presse.
Table ronde : les réactions
Pour la FNPF et Légumes de France « les réponses sont partielles et largement insuffisantes ». Les deux fédérations demandent au gouvernement de prendre des mesures conjoncturelles « pour permettre aux entreprises de passer le cap de 2009 » et de « compenser véritablement les distorsions de concurrence sur le coût du travail ».
Pour l’UNCGFL, « il convient d’être prudent sur des dispositions réglementaires qui dicteraient les pratiques des opérateurs sans tenir compte des fonctionnements et contraintes du marché ». L’Union des grossistes rappelle qu’elle est en train de rédiger un guide des bonnes pratiques de relations commerciales.
La Confédération Paysanne (CP) se félicite que le taux de spécialisation pour bénéficier des aides baisse de 50 à 30 %. La CP préconise d’interdire la revente à perte et demande que sur les prix «un juste équilibre soit trouvé à chaque maillon de la filière.»