Ne pas abuser des bonnes idées
C’est donc en ministre volontariste que Bruno Le Maire a décidé d’entamer 2010 (lire dans Vie de la Filière "Bruno Le Maire annonce un plan national"). Le programme, vaste et ambitieux, qu’il s’est donné en est la meilleure illustration. La plupart des mesures annoncées sont pleines de bon sens, et peu coûteuses pour le budget de l’Etat, ce qui est appréciable. Son discours européen est impeccable : Le Maire est à l’aise, maîtrise son sujet, et connaît les leviers à activer pour faire avancer ses projets. On remarquera toutefois dans le flot d’annonces faites, que cet homme politique, nourri au lait du Quai d’Orsay, a, lui aussi, succombé aux délices du marketing politique. Expositions, salons, colloques, groupes de réflexion… toute la panoplie est sortie. Et, quand on veut séduire la “médiacratie” française, il faut se soumettre à certains codes quasi obligatoires. Ainsi les circuits courts ne sont pas oubliés, ni l’objectif, quasi irréalisable, de 20 % d’aliments bio en restauration collective en 2012. Plus surprenante est l’option de transformer les recommandations nutritionnelles en loi. Certes la circulaire de 2001 mérite d’être réactualisée. Mais lui donner force de loi ne va-t-il pas créer des obstacles insurmontables aux gestionnaires des cuisines collectives ?