Ministère en sursis
Le ministère de l’Agriculture passera-t-il le printemps ? Question inopportune ? Ce n’est pas certain. Dans cette précampagne électorale, on parle énormément de réforme de l’Etat, des institutions, voire même de VI e République. Beaucoup de candidats, parmi les plus sérieux prétendants, évoquent notamment un “gouvernement resserré” avec une quinzaine de ministres au maximum (contre une quarantaine en moyenne sur ces 25 dernières années). Pour y parvenir, il faudra donc restructurer, fusionner des administrations et supprimer des ministères. Or parmi les idées qui sont en train de faire leur chemin dans tous les partis, la proposition de créer un poste de vice-Premier ministre à la tête d’un grand ministère de l’Environnement trouve un écho très favorable. Et que mettrons-nous dans ce ministère ? L’environnement bien sûr, le développement du territoire, certainement et probablement les transports, l’industrie, l’agriculture, etc. C’est une bonne idée qui va dans le sens d’une démocratie moderne ? Peut-être. Mais le jour où les dossiers agricoles seront défendus à Bruxelles par un ministre dont l’attribution principale sera l’environnement, cela risque de faire mal. Tous les partisans enthousiastes de rupture, de “désirs d’avenir” et autres “France d’après” feraient bien d’y réfléchir.