Mieux que le prix, la qualité

Bien manger c’est l’affaire de tous ! Tel est le slogan mené de front par le ministère de l’Agriculture. Il serait possible de l’appliquer aux travaux parlementaires réalisés par Valérie Boyer, notre invitée du mois. Députée des Bouches-du-Rhône, rapporteur sur le dossier de l’obésité, ardente défenseur de l’utilisation des titres restaurants pour acheter ses f&l chez les primeurs, elle a aussi porté haut et fort les couleurs du port de Marseille à l’heure de la grande grève des dockers en début d’année. La lutte contre l’obésité, elle en a fait son cheval de bataille et ce n’est pas fini. Plutôt que de vouloir la baisse de la TVA sur les aliments ou encore le “Panier des Essentiels”, elle souhaiterait voir apparaître dans les rayons, des f&l de qualité et davantage de f&l préparés prêts à consommer. Pour y répondre, la filière dévoile ses innovations dans les parcelles, pour limiter les utilisations d’intrants ou encore d’énergie, et même de nouvelles implantations de magasins.
Des idées, les producteurs et les metteurs en marché en regorgent. On ne nomme plus les innovations produits mettant en avant l’origine terroir, même sur les produits transformés au salon MDD Expo, les démarches environnementales dans les exploitations, les stations de conditionnement arborant des panneaux photovoltaïques, les évolutions pour limiter ou condenser le transport. Au rayon des magasins, le nouvel Auchan City de Tourcoing, ouvert début avril, a mis le paquet pour revisiter le concept des Halles Auchan. Le rayon f&l est axé sur l’esprit marché et des cours de cuisine sont même proposés aux clients. Les magasins de proximité installés en face ont, c’est sûr, quelques cheveux blancs à se faire.
En cette fin de printemps, où les campagnes de production ont été pour le moins agitées, à l’image de ces nombreuses “visites de courtoisie” de producteurs de légumes en magasins comment s’annonce la prochaine campagne estivale ? Dans ma boule de cristal, je ne vois encore rien venir ! Seule certitude, si les températures aussi élevées se maintiennent au Nord, et que la météo continue à jouer du yo-yo, les productions pourraient encore arriver avec quelques semaines d’avance et une collision des origines se faire ressentir, comment se feront les arbitrages ? Pour l’heure, il me semble que ce qui fait encore le plus gros du marché, reste encore le prix.