Vaucluse
Michel Barnier répond aux représentants agricoles
De passage dans le département, le ministre de l’Agriculture a réaffirmé l’importance de l’expérimentation dans une ambiance revendicatrice.
Ni esclaves de la grande distribution, ni Indiens dans une réserve pour touristes en vacances, ni serfs d’une administration et d’une réglementation outrancières, ni jardiniers pour consommateurs de produits de loisirs. » Le ton a été donné par André Bernard, président de la FDSEA 84, à l’occasion de la venue de Michel Barnier le 16 octobre dernier à la chambre d’Agriculture de Vaucluse. Et les revendications ont été nombreuses. « Il y a tout juste vingt ans, le Vaucluse était parmi les dix premiers départements français en matière de revenu brut agricole. Aujourd’hui, le voilà à la 87 e place. Devant un tel constat, je me dois, Monsieur le ministre de vous demander de faire le maximum, voire d’avantage. »
L’estocade a été portée sur la « mauvaise répartition de la valeur ajoutée, les distorsions économiques, environnementales, sociales. » La suite a été prodiguée par Jean-Pierre Boisson, président de la chambre d’Agriculture : « La baisse des crédits condamne le fonctionnement des stations d’expérimentation (.) Concernant le problème de l’hydraulique, c’est un facteur essentiel, non pas pour la surproduction, mais pour la production. Comment voir le Rhône passer alors que nous ne pouvons pas utiliser cette ressource ? »
Face à l’attaque en règle (et de bon aloi) le ministre a répondu pieds à pieds. Sur l’expérimentation : « C’est un enjeu majeur. Il n’y a pas de remise en cause des stations nationales d’expérimentation, mais une meilleure cohérence des programmes. » Sur le problème de l’eau : « Je vais demander à la préfecture une étude lourde sur l’utilisation de l’eau du Rhône. » Sur la fiscalité de l’emploi : « Je vais mettre en place un groupe de travail. » Sur le coefficient multiplicateur : « Il faut deux ministères pour le signer. » Sur la TVA sociale, « Il serait mal venu d’en parler actuellement. »Comme l’a précisé André Bernard, « la pression monte et nous vous rappellerons nos revendications. »